Des explosions ont secoué une ville de l'extrême sud de la Thaïlande en proie à une insurrection depuis 2004, tuant trois personnes, ont indiqué les autorités dimanche, quelques jours après la mort de 16 insurgés lors de l'attaque d'une base militaire.

Trois bombes ont explosé depuis samedi soir dans la ville de Pattani, capitale d'une des trois provinces placées sous état d'urgence, et quatre autres engins ont été désamorcés.

Une explosion a eu lieu dimanche vers midi dans le centre-ville, tuant un bénévole travaillant avec les forces de sécurité, selon la police. Deux autres bénévoles sont morts de leurs blessures à l'hôpital, selon une source hospitalière, qui a précisé que 17 personnes avaient été blessées.

Les attaques ont commencé samedi soir avec deux bombes incendiaires qui ont endommagé des magasins.

«Ces dernières attaques sont liées à ce qui s'est passé la semaine dernière à Narathiwat lorsque les autorités ont tué 16 insurgés. Ils veulent montrer leur force», a estimé le général Paradorn Pattanatabutr, secrétaire général du Conseil national de sécurité.

Mercredi, des dizaines de rebelles avaient pris d'assaut une base militaire dans la province de Narathiwat, lors d'une des attaques les plus importantes de ces dernières années. Mais l'armée thaïlandaise les avait repoussés, tuant 16 insurgés.

L'insurrection a fait au total plus de 5500 morts --bouddhistes et musulmans-- depuis neuf ans dans cette région rattachée à la Malaisie jusqu'au début du XXe siècle.

Les insurgés ne font pas partie d'un mouvement jihadiste mondial, mais se rebellent contre ce qu'ils vivent comme une discrimination contre la population d'ethnie malaise et de religion musulmane dans un pays essentiellement bouddhiste.