Le président indien Pranab Mukherjee a approuvé dimanche un durcissement des peines pour les violeurs, qui pourraient inclure la peine de mort, après le décès d'une étudiante, victime en décembre d'un viol collectif qui avait suscité une vaste indignation.

La nouvelle loi avait été approuvée vendredi par le gouvernement. «Le président indien a approuvé la loi sur les crimes à l'encontre des femmes. Elle entre en vigueur immédiatement, mais elle doit encore être ratifiée par le parlement», a déclaré à l'AFP un responsable du cabinet présidentiel.

La peine encourue pour viol est actuellement de sept à 10 ans de détention. La nouvelle loi porte à 20 ans, au lieu de 10 actuellement, la peine minimum pour les viols collectifs, viols de mineurs ou viol par un policier ou par une personne en position d'autorité sur la victime. Les peines de prison pourront aller jusqu'à la détention à vie sans possibilité de libération anticipée.

Cette nouvelle loi qualifie également de délit le voyeurisme et le harcèlement, qui jusqu'à présent n'étaient pas poursuivis.

Une commission nommée par le pouvoir et le gouvernement avait recommandé un durcissement des peines après le décès de l'étudiante, âgée de 23 ans, qui avait été violée avec une sauvagerie extrême le 16 décembre à bord d'un autobus par plusieurs agresseurs. Elle était décédée treize jours plus tard des suites de ses blessures.

Cinq Indiens accusés de ce viol collectif comparaissent devant un tribunal spécial de New Delhi en vertu d'une procédure accélérée. Samedi, les cinq prévenus, qui répondent notamment des accusations de viol, meurtre, et enlèvement, ont plaidé non coupables.

La cour commencera à entendre les témoins mardi, selon un avocat de la défense. Un autre avocat de la défense avait déclaré il y a quelques jours que les jugements seraient «très vite» rendus.

L'Inde n'applique que très rarement la peine de mort. Il y a trois mois, le seul survivant des auteurs des attentats de Bombay en 2008 a été pendu, la première exécution en huit ans.