Le procès des cinq hommes accusés du viol collectif et du meurtre d'une étudiante de 23 ans à bord d'un autobus de New Delhi s'est ouvert jeudi.

Le procès se déroule en accéléré devant un tribunal spécial créé il y a quelques semaines seulement, spécifiquement pour gérer les dossiers d'agression sexuelle.

Les cinq hommes sont passibles de la peine de mort s'ils sont reconnus coupables. Ils sont arrivés au tribunal sous forte escorte policière jeudi, le visage camouflé, et sont repartis deux heures plus tard, à la fin de l'audience.

L'audience avait été interdite au public et aux journalistes, une mesure normale en Inde dans les affaires de viol. Les avocats avaient aussi reçu ordre de ne rien dévoiler de ce qui se déroulait à l'intérieur du tribunal.

La prochaine audience aura lieu lundi, puisque vendredi est un jour saint en Inde.

Après l'audience, l'avocat M.L. Sharma, qui représentait l'accusé Mukesh Singh, a annoncé son retrait du dossier. V.K. Anand, qui représentait déjà le frère de Singh, Ram, défendra dorénavant les deux frères. Les deux avocats se querellaient depuis le début quant à savoir qui est le véritable avocat de Mukesh Singh.

M. Sharma affirme que son client aurait éventuellement été torturé pour l'obliger à le congédier. Il maintient depuis le début que les autres avocats de la défense ont été choisis par la police pour garantir des verdicts de culpabilité.

Des dizaines de policiers montaient la garde devant le tribunal pendant qu'une trentaine d'autres avaient été déployés à l'intérieur.

Mercredi, un comité mis sur pied par le gouvernement indien avait recommandé que l'Inde applique systématiquement ses lois concernant les agressions sexuelles, qu'elle s'engage à organiser des procès rapides en cas de viol et qu'elle révise un code pénal dépassé à fin de mieux protéger les femmes.