Sonia Gandhi, présidente du parti du Congrès au pouvoir en Inde, a fustigé dimanche les «moeurs honteuses» conduisant aux violences faites aux femmes dans son pays et en particulier les viols comme celui qui a entraîné la mort d'une étudiante et choqué une partie du pays en décembre.

«Nous ne pouvons tolérer les moeurs sociales honteuses qui entraînent des atrocités ineffables contre les femmes et les enfants (...). Chaque femme dans ce pays a le droit fondamental de se sentir protégée et en sécurité», a-t-elle déclaré.

L'étudiante de 23 ans, qui revenait du cinéma avec son compagnon, a été violée à plusieurs reprises le 16 décembre, agressée sexuellement avec une barre de fer, puis jetée à moitié nue hors du bus.

Elle est décédée treize jours plus tard dans un hôpital de Singapour, où elle avait été transférée pour tenter d'être sauvée après trois interventions chirurgicales et un arrêt cardiaque en Inde.

Six personnes ont été arrêtées après le viol et l'affaire est actuellement devant la justice, mais de nombreux Indiens réclament un jugement expéditif. Les cinq majeurs, âgés de 19 à 35 ans, encourent la peine de mort. Le sixième auteur présumé est un mineur de 17 ans.

Pour Sonia Gandhi, ce drame est emblématique des violences infligées à des milliers de femmes à travers le pays, tant dans les campagnes qu'en ville.

«Le viol collectif barbare d'une jeune femme dans la capitale a ébranlé tout le pays. Les gens exigent avec raison des réponses et de l'action», a déclaré Sonia Gandhi, 66 ans, à l'occasion d'une réunion du Congrès à Jaipur (nord-ouest).

«Cette brave jeune femme de maintes façons incarnait l'esprit d'une Inde ambitieuse. Nous ferons en sorte que sa mort n'ait pas été vaine», a-t-elle dit.

Sonia Gandhi a évoqué des déclarations «choquantes» après le viol. Une ministre de l'État du Madhya Pradesh a notamment tenu responsables de leur sort les femmes franchissant les «limites morales» que la société leur impose, estimant qu'elles devaient être punies.

Un député du Rajasthan a quant à lui proposé d'interdire les jupes à l'école.

Les cas de viols à New Delhi ont augmenté de 23% en 2012 par rapport à l'année précédente et on considère la capitale comme la ville la plus dangereuse d'Inde pour ce qui est des viols.