Un jeune Tibétain s'est immolé pour protester contre la domination chinoise sur la région autonome chinoise du Tibet, seconde immolation en une semaine qui porte leur nombre à 97 depuis 2009, ont indiqué dimanche une organisation de défense des droits de l'Homme et Radio Free Asia.

L'homme, âgé de 28 ans et identifié par le seul nom de Dupchoek, s'est immolé par le feu vendredi après-midi à Drachen, dans la préfecture d'Aba appartenant à la province du Sichuan (sud-ouest), a indiqué l'organisation Free Tibet, basée à Londres.

Depuis février 2009, 97 Tibétains, dont de nombreux moines et nonnes, ont mis le feu à leurs vêtements et environ 75 sont morts, selon l'ONG et Radio Free Asia, basée aux États-Unis.

La précédente immolation remonte au 12 janvier. Un Tibétain d'à peine 20 ans s'était immolé à Xiahe, un comté de la province du Gansu (ouest), appelée Sangchu en tibétain.

La fréquence des immolations s'était accrue à l'automne dernier, avant la tenue du Congrès du parti communiste chinois, qui avait nommé Xi Jinping chef du PCC, un changement à la tête du pays qui n'a lieu que tous les 10 ans.

De nombreux Tibétains ne supportent plus ce qu'ils considèrent comme une domination grandissante des Han, l'ethnie ultramajoritaire en Chine, dans la région du Tibet et la répression de leur religion et de leur culture.

Pékin réfute ces allégations, estimant que les Tibétains bénéficient d'une liberté de culte. Le gouvernement met l'accent sur les importants investissements consacrés à la modernisation du Tibet, et à une meilleure qualité de vie pour ses habitants.

Il accuse le dalaï-lama d'inciter les Tibétains à s'immoler et les tribunaux chinois ont menacé de poursuivre pour «homicide volontaire» les auteurs de ces incitations, selon la presse officielle.