Les régulateurs du secteur nucléaire au Japon ont trouvé des défauts dans les systèmes anti-incendie d'une bonne dizaine de réacteurs, ce qui pourrait repousser leur redémarrage de plusieurs années, a affirmé mardi un journal nippon.

Citant des sources auprès de l'Autorité de régulation nucléaire et du ministère de l'Industrie, le quotidien Mainichi a expliqué que des réacteurs étaient équipés de câbles inflammables ou d'installations trop compactes, propices à l'extension d'un incendie.

Le ministère enquête sur ces problèmes et l'Autorité va prochainement auditionner les compagnies d'électricité gérant les réacteurs concernés, a ajouté le journal.

Sur certains de ces réacteurs, les travaux de rénovation nécessaires pourraient repousser la remise en exploitation de plusieurs années, ont affirmé au Mainichi des sources au ministère de l'Industrie.

Si ces opérations devaient coûter trop cher, les réacteurs concernés pourraient tout simplement ne pas être relancés et se voir démantelés.

Près de deux ans après l'accident de Fukushima (220 km au nord-est de Tokyo), 48 réacteurs sur les 50 de l'archipel sont actuellement suspendus, en raison de nouvelles mesures de sécurité exigées.

L'Autorité de régulation doit se prononcer sur la sûreté des installations après avoir étudié, dans certains cas, de nouvelles données sur les risques sismiques des régions concernées.

Le nouveau gouvernement conservateur, plus favorable au nucléaire que son prédécesseur de centre-gauche, a souligné qu'il donnerait son feu vert au redémarrage des réacteurs que l'Autorité aura jugé sûrs.

Le premier ministre, Shinzo Abe, a même déclaré lundi qu'il souhaitait la construction de nouveaux réacteurs, évoquant une génération plus moderne que celle des réacteurs de Fukushima Daiichi, gravement endommagées après le tsunami du 11 mars 2011.

La pire catastrophe du secteur depuis celle de Tchernobyl (Ukraine) en 1986 a entraîné le départ de 160 000 personnes de la région contaminée par les radiations, dont une partie est devenue totalement inhabitable. Le démantèlement des réacteurs endommagés devrait durer une quarantaine d'années.