Le dirigeant de la Corée du Nord veut d'autres lancements de satellites, a indiqué vendredi l'agence officielle du pays, deux jours après le tir réussi d'une fusée, condamné par une partie de la communauté internationale et les Nations unies.

Kim Jong-un a souligné le besoin de «lancer des satellites à l'avenir (...) pour développer la science, la technologie et l'économie du pays», selon un communiqué de l'agence KCNA.

Vendredi matin, des centaines de milliers de Nord-Coréens, civils et militaires, se sont rassemblés sur une esplanade de Pyongyang pour célébrer le succès, selon les images de la télévision officielle.

La foule immense, alignée en rangs ordonnée sur la place Kim Il-sung, a applaudi des discours prononcés par de hauts responsables de l'armée, du parti et du gouvernement qui ont chanté les louanges du jeune dirigeant, arrivé au pouvoir il y a près d'un an, après la mort de son père Kim Jong-il.

Ce succès «a été possible grâce à la loyauté, au courage et à la sagesse sans limite du Grand maréchal Kim Jong-un», a déclaré Jang Chol, président de l'Académie des sciences.

Pyongyang affirme avoir envoyé la fusée, chargée d'un satellite, pour des raisons pacifiques. Mais ses critiques, Washington en tête, y voient un essai déguisé de tir de missile, étape importante dans le programme nucléaire militaire du pays.

Séoul avait indiqué jeudi que selon ses observations, le satellite nord-coréen tournait normalement sur son orbite. Le précédent tir d'une fusée nord-coréenne, en avril dernier, s'était soldé par un échec, le lanceur explosant quelques secondes après son décollage.

Les États-Unis et leurs alliés considèrent que ce tir de fusée est un énième essai déguisé de missile balistique à longue portée, alors que des résolutions de 2006 et 2009 de l'ONU interdisent à Pyongyang toute activité nucléaire ou balistique.

Une longue série de tirs ratés a valu à la Corée du Nord plusieurs sanctions depuis 2006.

Le Conseil de sécurité de l'ONU, dont la Chine est l'un des cinq membres permanents, s'est réuni en urgence dans la foulée du lancement. A l'issue de cette réunion à huis clos, le Conseil a «condamné» le geste de Pyongyang et décidé la poursuite de tractations en vue d'une «réponse appropriée».

Les États-Unis pressent la Chine

Les États-Unis veulent convaincre la Chine de sanctionner la Corée du Nord au Conseil de sécurité de l'ONU pour le lancement mercredi d'une fusée que Washington estime être un tir de missile, a indiqué jeudi la diplomatie américaine.

«Nous travaillons à la fois au sein du «processus de négociations à six» (les deux Corée, les États-Unis, la Chine, la Russie et le Japon) et avec nos partenaires au Conseil de sécurité - la Chine étant dans ces deux instances - sur une réponse claire et crédible à ce que les Nord-Coréens ont fait», a déclaré la porte-parole du département d'État, Victoria Nuland.

«Nous travaillons dur avec les Chinois et avec nos autres partenaires pour dire clairement que la communauté internationale est extrêmement préoccupée par cette violation grossière du droit international», a insisté la diplomate américaine.

Mais la Chine, qui est en première ligne pour faire pression sur la Corée du Nord, a recommandé jeudi une réaction «prudente» de l'ONU, tout en admettant sa relative impuissance à influencer son allié stalinien.

Le lancement d'une fusée qui a mis en orbite un satellite est considéré par les États-Unis et leurs alliés comme un énième essai déguisé de missile balistique à longue portée, alors que des résolutions de 2006 et 2009 de l'ONU interdisent à Pyongyang toute activité nucléaire ou balistique. Une longue série de tirs ratés, dont le dernier en avril 2012, a valu à la Corée du Nord plusieurs sanctions depuis 2006.

L'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice avait souhaité à mots couverts un renforcement des sanctions contre la Corée du Nord, estimant que «ces violations des résolutions du Conseil de sécurité auront des conséquences».