La Chine opposera son veto à des sanctions «radicales» contre la Corée du Nord suite à son tir de missile, afin de ne pas isoler encore plus ce pays et exacerber ainsi les tensions régionales, a prévenu jeudi la presse officielle chinoise.

Même si «la Corée du Nord doit payer pour ses actions», la Chine «ne doit pas coopérer avec les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud pour imposer à la Corée du Nord» de telles sanctions, a estimé le quotidien Global Times.

Ainsi, le gouvernement chinois «opposera son veto à des résolutions radicales des trois pays», assure ce quotidien officiel de langue anglaise.

Pékin s'est associé à la condamnation mercredi par le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni en urgence et à huis clos, du lancement d'une fusée par la Corée du Nord.

Mais les tractations doivent se poursuivre pour trouver une «réponse appropriée», et Pékin pourrait bloquer un texte aux conséquences plus sévères pour Pyongyang en usant de son droit de veto.

«Si (la Chine) procède à un ajustement révolutionnaire de sa politique dans la région, elle enverrait un signal d'inconséquence et ferait exploser la situation» actuelle, juge le quotidien.

«Le vrai problème est que la force de la Chine n'est pas suffisante pour influer sur son voisin» nord-coréen, d'après ce quotidien, dans un rare aveu d'impuissance à l'égard de son imprévisible allié.

«La Chine aimerait être un médiateur, mais personne ne tient compte de ce qu'elle dit», regrette encore le journal pour qui «quoi qu'elle fasse, la Chine ne satisfera personne».

«L'impact du lancement sur l'Asie du Nord-Est est pratiquement identique» à ceux des essais nucléaires de la Corée du Nord en 2006 et 2009, relève encore le Global Times qui craint qu'un «cercle vicieux» d'escalade de la confrontation amène le Japon à abandonner sa constitution pacifique et à menacer la paix dans la région.

La situation est «subtile, complexe et dangereuse», estime de son côté le Quotidien du Peuple, organe du Parti communiste au pouvoir, qui plaide pour une «réaction prudente et mesurée par le Conseil de Sécurité».

«Pour parvenir à une péninsule nucléaire dénucléarisée, la normalisation des relations entre nations et l'établissement d'un mécanisme de paix et de sécurité en Asie du Nord-Est sont des aspects importants», a ajouté ce journal.

Le tir nord-coréen est considéré par les États-Unis et leurs alliés comme un nouvel essai de missile balistique à longue portée, alors que les résolutions de l'ONU interdisent à Pyongyang toute activité nucléaire ou balistique.