Au moins six personnes sont mortes dans l'effondrement partiel d'un tunnel autoroutier dimanche matin à l'ouest de Tokyo, mais le bilan risque de s'alourdir avec la progression des secours dans les gravats.

Les corps carbonisés de cinq personnes prises au piège de leur véhicule en flammes dans le tunnel de Sasago, l'un des plus longs du Japon (4,7 km), ont été repérés, a annoncé l'Agence nationale de gestion des incendies et des catastrophes naturelles.

La sixième victime est un chauffeur routier, extrait blessé de son poids lourd mais qui est décédé par la suite à l'hôpital, selon l'agence Jiji Press.

«Nous avons trouvé des corps carbonisés dans les véhicules. Nous confirmons les cinq morts mais devons encore extraire les corps des carcasses pour pouvoir les examiner de plus près», a indiqué un membre de la police à l'AFP.

Le bilan des victimes pourrait être plus important car «d'autres véhicules auraient été ensevelis» par des pans de béton de la voûte tombés sur la voie, a précisé l'agence de gestion des incendies dans un communiqué.

L'accident est survenu vers 08h00 locales lorsque la voûte qui pesait plus d'une tonne s'est affaissée sur une portion de cette autoroute très fréquentée à environ 80 km à l'ouest de la capitale japonaise.

Des images des caméras de surveillance à l'intérieur du tunnel, diffusées par la chaîne de télévision publique NHK, ont montré des pans de béton écroulés sur des véhicules, des pompiers progressant parmi les gravats dans une épaisse fumée et des voitures immobilisées, tous feux allumés.

Les équipes de secours, munis d'équipements respiratoires pour progresser dans les fumées noires envahissant le tunnel ont parlé d'une distance de 110 mètres sur laquelle les morceaux de béton étaient tombés de la voûte enfouissant plusieurs véhicules.

Tomohiro Suzuki, 37 ans, a évoqué des scènes de panique au coeur du tunnel avec des automobilistes circulant à contre-sens dans l'espoir de sortir. Avec son épouse Nishiki et leurs enfants de six et neuf ans, ils ont ensuite marché vers la lumière.

«Je me demandais quand le feu nous rattraperait. J'essayais avant tout de sauver mes enfants», a-t-il confié à l'agence Jiji. Il a fallu une heure à cette famille de Nagano pour sortir à l'air libre.

Cinq heures après l'accident, les opérations de secours avaient été interrompues en raison des risques d'un nouvel écroulement de l'ouvrage fragilisé. Ce sont des spécialistes requis pour évaluer la situation à l'intérieur du tunnel qui ont découvert les corps carbonisés.

Les opérations de secours avaient repris dans l'après-midi, a constaté une journaliste de l'AFP qui a fait état de la présence d'un hélicoptère pour évacuer les blessés.

Un peu plus tôt, la compagnie exploitante du tunnel, la Nippon Expressway Co. (NEXCO) avait été autorisée à envoyer un engin spécialisé avec une plateforme élévatrice à l'intérieur pour examiner la voûte dans la zone de l'accident.

Deux femmes ont été blessées et transportées vers un hôpital, selon un responsable des pompiers de la préfecture de Yamanashi.

«L'une d'elle, âgée de 28 ans, souffre de blessures à la tête, au visage et aux mains. L'autre, âgée de 37 ans, souffre de contusions», a-t-il expliqué à l'AFP.

Un journaliste de NHK a raconté qu'il conduisait dans le tunnel en direction de Tokyo au moment des faits.

«J'ai réussi à sortir du tunnel mais des véhicules non loin de moi ont été piégés à l'intérieur. J'ai vu de la fumée noire et des flammes», a-t-il raconté.

A l'extérieur de nombreux camions de pompiers ont été postés à la sortie du tunnel côté Tokyo. On pouvait également voir des dizaines de personnes à pied en train d'attendre sur les bas-côtés.

Une jeune femme de 28 ans qui a réussi à s'échapper a déclaré qu'elle était sans nouvelles des cinq autres personnes à bord du minibus dans lequel elle circulait.

«Je n'ai aucune idée de ce qu'il est arrivé aux cinq autres. Je ne sais pas combien de véhicules étaient devant ou derrière le nôtre», a-t-elle déclaré.

Le tunnel, qui traverse des reliefs non loin du mont Fuji, se trouve sur la voie express très fréquentée de Chuo reliant Tokyo à l'ouest et au centre du pays.

Un responsable de la compagnie NEXCO, qui gère les autoroutes, a déclaré que l'hypothèse d'une dégradation des piliers et de la voûte du tunnel était une possibilité, ajoutant que le risque d'un nouvel effondrement persistait. Son collègue a souligné que la voûte subissait cinq inspections par an, dont la dernière avait eu lieu en septembre.