Le futur premier ministre chinois, Li Keqiang, qui vient d'être promu numéro deux du régime communiste, a souligné l'impératif de poursuite des réformes économiques pour donner plus de place au marché et redistribuer les richesses, ont rapporté vendredi les médias chinois.

«Il faut donner à la société et au marché ce qui relève de la société et du marché: voilà le sens des réformes», a lancé M. Li lors d'une conférence réunissant les responsables de 11 provinces et municipalités où de nouvelles réformes doivent être expérimentées.

«Il faut aller de l'avant, il n'est pas possible de battre en retraite», a souligné l'actuel vice-premier ministre, successeur désigné de M. Wen Jiabao.

Futur chef du gouvernement, M. Li, qui prendra ses fonctions en mars prochain, a mis en avant la nécessité que les réformes bénéficient à la population, réitérant l'objectif de parvenir en 2020 à une «société de moyenne aisance» arrêté lors du 18e congrès du Parti communiste chinois (PCC) conclu la semaine dernière.

Li Keqiang a visiblement introduit aussi un nouveau style dans la manière de diriger, lors de cette conférence qui s'est tenue mercredi. Il a «souvent coupé la parole pour poser des questions» à des fonctionnaires qui lisaient leurs rapports, les obligeant à improviser, ce qui a provoqué l'embarras de certains d'entre eux, selon un employé du gouvernement cité par Chine nouvelle.

Le futur chef du gouvernement a prédit une forte augmentation des salaires dans la deuxième économie mondiale, où la population active doit commencer à décliner avant 2020, tout en jugeant que le pays bénéficiera encore longtemps d'un «avantage démographique».

«En 2030, il y aura encore une main d'oeuvre de 900 millions de personnes en Chine, mais le coût du travail aura beaucoup augmenté», selon ses propos rapportés par l'agence officielle.

«Il faut (...) faire évoluer le rôle du gouvernement, bien gérer les relations entre le gouvernement et le marché, pour donner au second un rôle plus fondamental dans la répartition des ressources», a encore déclaré M. Li.

Les entreprises d'État occupent encore un rôle dominant dans de nombreux secteurs clés de l'économie comme l'industrie lourde, les transports, l'énergie, les télécommunications ou la finance, mais la plupart des emplois sont créés dans le secteur privé.

M. Li a aussi dénoncé les passe-droits qui caractérisent l'économie chinoise alors que la population se plaint des privilèges des cadres et d'une corruption endémique.