La Chine, le Japon et la Corée du Sud vont tenter mardi de lancer des négociations pour une zone de libre-échange en mettant momentanément de côté leurs disputes territoriales, ont indiqué des diplomates à Phnom Penh, où sont réunis les dirigeants asiatiques.

Un accord entre les trois moteurs de l'économie asiatique créerait une des zones de libre-échange les plus importantes du monde.

La Chine est en effet la seconde puissance économique de la planète, juste devant le Japon. Et le commerce entre les trois pays s'élevait en 2011 à 514,9 milliards de dollars, selon le gouvernement japonais.

Les ministres doivent se retrouver en marge d'un sommet de l'Asie de l'Est organisé au Cambodge pour lancer formellement ces discussions, ont précisé des diplomates japonais et sud-coréen à l'AFP, alors que les tensions se sont récemment accrues autour d'îlots disputés.

Le Japon s'oppose à la Chine à propos d'un archipel en mer de Chine orientale, tandis que Tokyo et Séoul se disputent des îlots isolés en mer du Japon.

Mais responsables et diplomates espèrent que ces différends n'entraveront pas les discussions commerciales, voire que ces dernières permettront d'aplanir les tensions.

«Nous devons regarder l'accord de libre-échange (ALE) Japon, Chine, Corée du Sud dans un contexte plus large, celle de la coopération est-asiatique», avait déclaré lundi Qin Gang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

«Nous pensons que l'ALE sera un important moyen pour forger un accord commercial plus large dans la région».

Selon les analystes, cet accord à trois pourrait être un pilier d'un «partenariat économique intégral régional» (RCEP) plus ambitieux encore, qui doit également être lancé mardi à Phnom Penh.

Ce projet compte, outre les trois géants asiatiques, les 10 membres de l'Association des nations d'Asie du Sud-est (Bruneï, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Birmanie, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam), l'Inde, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

Il pourrait transformer les 16 pays, qui comptent quelque 3,5 milliards d'habitants, en un marché unique de 23 000 milliards de dollars de PIB, soit un tiers du produit intérieur brut mondial, la première zone de libre-échange au monde en dehors de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).