Le prince Charles, héritier du trône d'Angleterre, a soufflé mercredi ses 64 bougies en Nouvelle-Zélande, où il poursuit avec Camilla une tournée hyper médiatisée, dans le cadre d'une opération de relations publiques visant à conforter sa popularité, longtemps chancelante.

Pas un jour sans photos de Camilla en train de cajoler un bébé koala ou un petit kangourou, de frotter son nez contre celui d'un représentant maori pour un salut traditionnel... Les clichés d'une joueuse de rugby en sueur enlaçant sans manières un prince Charles visiblement ravi font aussi les délices des journaux britanniques.

La tournée du couple en Asie-Pacifique, dans le cadre des célébrations du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II, attire des foules enthousiastes: dès son arrivée en Papouasie-Nouvelle-Guinée, celui qui y est surnommé «nambawan pikinini bilong misis kwin» («premier enfant de la reine») a été acclamé par des milliers de personnes.

Après un passage par l'Australie, c'est en Nouvelle-Zélande que le prince, souriant et détendu malgré une allure un peu raide, a fêté son anniversaire. Une fanfare militaire a pour l'occasion interprété «When I'm Sixty Four» (Quand j'aurai 64 ans), un titre des Beatles écrit par Paul McCartney.

Le prince a ensuite visité les studios du réalisateur des sagas du «Seigneur des Anneaux» et de «Bilbo le Hobbit», Peter Jackson, qui a adapté l'oeuvre de l'écrivain britannique Tolkien, dont Charles se dit féru.

«Vous ne pouvez pas savoir ce que je suis heureux, c'est le plus beau cadeau d'anniversaire qu'on m'a fait depuis longtemps», a-t-il confié.

Cette tournée s'accompagne d'une opération de relations publiques résolue pour le prince qui a longtemps souffert d'un déficit de popularité: son site internet vient d'être rénové pour tordre le cou à certains mythes circulant sur lui.

On apprend ainsi que contrairement à la rumeur, le prince Charles n'exige pas qu'on lui serve sept oeufs durs au petit déjeuner, que le couple ne dispose «que» de 161 serviteurs, que le prince ne déteste pas l'architecture moderne. Et que ses convictions écologiques le conduisent à utiliser des véhicules fonctionnant au biocarburant.

Selon un sondage paru en juin, en pleine période de festivités du jubilé de diamant de la reine, le prince Charles est désormais le préféré des Britanniques pour succéder à Elizabeth II: 44% souhaitent le voir accéder au trône, tandis que 38% lui préfèrent son fils aîné William, deuxième dans l'ordre de succession. Un an plus tôt, ces chiffres étaient inversés.

Les faveurs des Britanniques allaient alors à William, qui forme avec son épouse Kate un couple à l'image moderne et glamour. Tandis que Charles a longtemps été le mal-aimé: son mariage raté avec la très populaire Diana, la mort tragique de cette dernière et son remariage avec Camilla, sa maîtresse de longue date, ont été difficiles à accepter pour les Britanniques.

Le prince croit d'ailleurs utile de préciser sur son site que Camilla ne deviendra pas reine, mais bien princesse consort, le jour où lui-même accédera au trône d'Angleterre.

Pour nombre d'observateurs, l'un des moments-clés dans la reconquête de popularité du prince a été son discours très apprécié lors d'un concert géant en juin à l'occasion du jubilé. Charles avait rendu hommage à sa mère, qui à 86 ans suscite l'enthousiasme des foules.

Il avait aussi enjoint le public de 250.000 personnes rassemblé devant Buckingham Palace à scander le nom de son père, le prince Philip, alors hospitalisé, pour l'encourager dans son rétablissement.

Depuis lors, celui qui détient le record de longévité dans le rôle de prétendant au trône dans l'histoire de la monarchie britannique, multiplie les engagements officiels au nom de sa mère.