Quatre navires gouvernementaux chinois sont entrés dimanche dans les eaux territoriales d'îles administrées par le Japon, mais revendiquées par la Chine, deux jours seulement après la dernière intrusion de ce genre, ont annoncé les garde-côtes nippons.

Ces navires de surveillance maritime ont pénétré vers 12H00 (03H00 GMT) dans la zone de 22 km entourant les îles Senkaku de mer de Chine orientale (appelées Diaoyu par Pékin), et l'ont quittée vers 15H00 tout en restant dans son voisinage, ont précisé les garde-côtes.

Ces bâtiments ont été repérés près de l'île Uotsuri où plusieurs navires chinois s'étaient déjà aventurés vendredi.

Le vice-ministre des Affaires étrangères Chikao Kawai «a vivement protesté auprès de l'ambassadeur de Chine Cheng Yonghua au sujet de l'intrusion de navires chinois dans les eaux territoriales japonaises et la fréquence croissante de ces actes», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Ces intrusions, a-t-il souligné, «nuisent au climat entre les deux pays en vue d'apaiser la situation».

Le petit archipel a causé une sérieuse détérioration des relations entre Pékin et Tokyo depuis plus de deux mois.

La tension est montée début septembre lorsque le gouvernement japonais a décidé d'acheter plusieurs de ces îles à leur propriétaire privé nippon.

Pékin avait immédiatement décidé d'envoyer six navires, tandis que démarrait une semaine de manifestations antijaponaises, parfois violentes, à travers la Chine, visiblement avec l'approbation tacite des autorités.

Ces manifestations ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans des dizaines de villes, dont Pékin, jusqu'à la mi-septembre, contraignant de grands groupes japonais, notamment automobiles, à provisoirement stopper leur production, totalement ou partiellement.

Depuis lors des navires de surveillance maritime et de l'administration des pêches chinoises sont entrés plusieurs fois dans les eaux territoriales de ces îles, tout comme des bateaux des garde-côtes de Taïwan qui les juge siennes également.

Outre des répercussions économiques sérieuses pour des entreprises japonaises, le conflit territorial a dégénéré en vraie crise diplomatique.

Ainsi, début octobre, Pékin avait montré sa très mauvaise humeur en décidant de ne pas envoyer son ministre des Finances et le gouverneur de sa banque centrale au sommet du FMI à Tokyo.

Et fin septembre, la Chine avait également «suspendu», dans la réalité annulé, les célébrations qui devaient marquer le 40e anniversaire de la normalisation des relations diplomatiques entre les deux pays.

Le jour prévu de cette célébration, le 29 septembre, le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi, avait accusé le Japon d'avoir «volé» ces îles, depuis la tribune de l'ONU.