Le ministre pakistanais de l'Intérieur, Rehman Malik, et le chef de la diplomatie britannique William Hague se sont rendus lundi à l'hôpital de Birmingham (centre) où est soignée Malala, l'adolescente pakistanaise blessée par les talibans, a annoncé le Foreign Office.

Les deux hommes, qui étaient accompagnés de Sheikh Abdullah Bin Zayed, ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis (EAU), ont rencontré le père de Malala, Ziauddin Yousafzai, et le Dr David Rosser, médecin-chef de l'hôpital Queen Elizabeth, établissement spécialisé dans le traitement des blessures de guerre, selon le communiqué du Foreign Office.

« Ce qui est arrivé à Malala ne doit pas être considéré comme un incident isolé », a souligné le ministre pakistanais de l'Intérieur. Malala est « un symbole du courage et de la détermination contre les forces d'une idéologie extrémiste ».

« Je peux assurer à nos amis dans le monde que des actes aussi lâches ne nous empêcheront pas, nous et toute la nation pakistanaise, de défendre Malala et sa cause. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour contrer les forces obscurantistes et pour conduire le Pakistan sur le chemin de la paix et de la modération », a ajouté le ministre, cité dans le communiqué.

« Le peuple pakistanais a payé un lourd tribut au terrorisme et à l'extrémisme », a déclaré pour sa part William Hague. « Nous serons aux côtés de tous ceux qui, comme Malala, défendent courageusement les droits des femmes au Pakistan et dans le monde ».

Le coût de l'hospitalisation de Malala à Birmingham est pris en charge par le gouvernement pakistanais, ont précisé les autorités britanniques. Les Émirats Arabes Unis ont fourni l'avion médicalisé qui a servi à son transfert à l'hôpital Queen Elizabeth depuis le Pakistan, le 15 octobre.

« Le courage de Malala est une source d'inspiration pour nous, dans nos efforts pour rejeter les idéologies qui ont leur source dans l'intolérance et l'extrémisme », a jugé Sheikh Abdullah Bin Zayed. « En aidant Malala (...), les E-A-U proclament aussi leur conviction dans le droit des jeunes filles à l'éducation ».

L'adolescente, âgée de 15 ans, a été très grièvement blessée par balle le 9 octobre au Pakistan par des hommes armés qui ont stoppé le bus scolaire dans lequel elle circulait. Cette attaque a été revendiquée par les insurgés du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), allié au réseau Al-Qaïda.

Ses agresseurs, qui l'ont prise pour cible en raison de « son rôle de pionnière » dans la défense de l'éducation des jeunes filles, lui ont tiré une balle dans la tête et une dans l'épaule.

Son état dans les jours qui ont suivi avait fait craindre le pire, mais elle arrive désormais à parler, à se déplacer avec un peu d'aide et se nourrit bien, selon ses médecins.

Malala « a passé une semaine reposante au Queen Elizabeth Hospital, entourée par sa famille », son père, sa mère et ses deux jeunes frères arrivés jeudi au Royaume-Uni, a précisé l'hôpital lundi.

La jeune fille, qui a reçu quelque 5000 messages de soutien du monde entier via le site internet de l'hôpital, « continue à faire des progrès », selon ses médecins.

Elle devra subir ensuite une chirurgie réparatrice au niveau de la boîte crânienne, « mais pas avant plusieurs semaines ».