Les avocats de proches du premier ministre chinois Wen Jiabao ont démenti certaines des révélations du New York Times sur la fortune accumulée par la famille de l'homme politique et ont menacé le quotidien américain de poursuites, dans un communiqué publié dimanche par le South China Morning Post de Hong Kong.

Le texte, signé par les avocats Bai Tao et Wang Weidong, dément que la mère de Wen Jiabo, Yang Zhiyun, âgée de 90 ans, ait jamais possédé 120 millions de dollars investis dans une société chinoise de services financiers, Ping An Insurance.

Elle n'a «jamais eu d'autres revenus ou possessions» que son salaire d'institutrice et sa retraite, assurent les avocats pour qui «les prétendus 'riches cachés' de la famille de Wen Jiabao du New York Times n'existent pas».

Les avocats annoncent qu'ils continueront à «fournir des clarifications sur les informations fallacieuses» du New York Times et disent se réserver le droit d'engager «la responsabilité juridique» du journal.

Le premier ministre «n'a jamais joué un rôle quelconque dans les affaires des membres de sa famille» et n'a pas laissé celles-ci influencer sa politique, ajoutent les avocats.

L'enquête du New York Times, selon laquelle les proches de M. Wen ont amassé une richesse d'au moins 2,7 milliards de dollars, est «diffamatoire», a réagi vendredi Pékin, en dénonçant les «arrière-pensées» à l'oeuvre dans ce long article détaillé, immédiatement censuré en Chine.

La famille du chef du gouvernement possède des intérêts dans des banques, des joailleries, des stations touristiques, des compagnies de télécommunication et des projets d'infrastructure, en recourant parfois à des entités offshore, selon le journal.

Dans beaucoup de ces investissements, certaines des puissantes sociétés d'État chinoises jouent un rôle prépondérant. Leurs décisions dépendent souvent des agences gouvernementales supervisées par le premier ministre, affirme également le New York Times.

Les révélations du quotidien américain sont particulièrement embarrassantes à moins de quinze jours de l'ouverture du congrès du Parti communiste qui doit renouveler la direction du pays.

L'article a été jugé suffisamment déstabilisateur pour que les autorités bloquent sur Sina Weibo, l'équivalent chinois de Twitter, toute recherche avec les mots clés «Wen Jiabao» ou «New York Times». L'accès au site du quotidien américain a également été neutralisé.