Malala, la jeune Pakistanaise grièvement blessée par des talibans il y a dix jours, « n'est pas encore hors de danger », mais elle a pu se tenir debout pour la première fois avec de l'aide et échanger quelques mots par écrit, a indiqué vendredi l'hôpital de Birmingham qui la soigne.        

Le professeur Dave Rosser, médecin-chef de l'hôpital Queen Elizabeth de Birmingham (centre de l'Angleterre), a fait état des progrès encourageants réalisés par l'adolescente Malala Yousafzai à des journalistes, devant l'établissement spécialisé dans le traitement des soldats britanniques blessés en Afghanistan.

Mais « il est clair que Malala n'est pas encore hors de danger » a-t-il dit, mentionnant des « signes d'infection le long du parcours suivi par la balle ».

Selon lui, le projectile a pénétré le crâne juste au-dessus de l'oeil gauche, effleuré le cerveau, et endommagé le côté de sa mâchoire avant de se loger dans l'épaule. La balle a été prélevée au Pakistan peu après l'attaque.

« Cela étant, elle réagit très bien », a ajouté le médecin en précisant que la jeune fille s'était levée « pour la première fois, avec de l'aide, ce matin ».

« L'état de Malala Yousafzai est stable et elle ne souffre pas », a indiqué par ailleurs l'hôpital dans un communiqué, précisant que sa famille était toujours au Pakistan pour l'instant.

Le professeur Rosser a aussi déclaré que Malala « communiquait très librement, par écrit » et, a priori, seule la trachéotomie effectuée afin de faciliter sa respiration l'empêche de parler.

« Nous n'avons pas de raison de penser qu'elle ne pourra pas parler, une fois le tube (de la trachéotomie) enlevé, ce qui pourrait être fait dans les jours qui viennent », a-t-il dit.

Toujours selon le médecin-chef, « les équipes de spécialistes qui s'occupent d'elle estiment qu'il lui faudra environ deux semaines pour se remettre et s'assurer que l'infection a été maîtrisée ».

« Ensuite, il faudra procéder à une chirurgie réparatrice de la boîte crânienne » y compris au niveau de la mâchoire.

La chaîne de télévision ITV a de son côté affirmé vendredi que le personnel soignant essayait de faire entendre à Malala la voix de son père au téléphone.

Malala a été blessée le 9 octobre à Mingora, principale ville de la vallée de Swat (nord-ouest du Pakistan), après que deux hommes armés eurent stoppé le bus scolaire dans lequel elle circulait.

L'attaque a été revendiquée par les insurgés du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), allié au réseau Al-Qaïda. Ils ont affirmé l'avoir prise pour cible en raison de « son rôle de pionnière » dans la défense de l'éducation des jeunes filles et du fait de ses critiques contre eux.

Elle a été transférée lundi par avion médical à Birmingham.

Un porte-parole de l'hôpital a indiqué vendredi que la jeune fille était âgée de 15 ans, et non 14 comme indiqué précédemment, sans être en mesure de préciser si son anniversaire était intervenu depuis l'attentat dont elle a été victime.