Un avion bimoteur d'une compagnie népalaise avec 19 personnes à bord s'est écrasé vendredi à l'aube peu après le décollage à Katmandou, tuant tous les passagers, dont sept touristes britanniques et cinq chinois qui se rendaient dans la région de l'Everest, a annoncé la police.

« Le crash de l'avion près de la capitale a causé la mort de douze étrangers, sept touristes britanniques et cinq chinois. Les sept autres, dont les membres d'équipage, sont népalais », a déclaré un porte-parole de la police, Binod Singh.

L'avion, un Dornier Fairchild 228 de la compagnie Sita Air, se rendait à Lukla, point de passage vers l'Everest, le plus haut sommet du monde qui attire chaque année des milliers de touristes. Peu après le décollage, il a soudain piqué vers les berges d'une rivière avant de s'écraser à 6 h 30 (20 h 45 jeudi, heure de Montréal).

La cause de l'accident restait indéterminée, mais selon les autorités aéroportuaires de Katmandou, l'appareil a heurté un oiseau.

« Immédiatement après le décollage, les contrôleurs aériens ont noté une manoeuvre inhabituelle de l'appareil. Quand le contrôleur en a demandé la cause, le pilote a répondu que l'avion avait heurté un oiseau », a déclaré Ratish Chandra Lal Suman, responsable de l'aéroport international Tribhuvan.

« Peu après, l'avion s'est écrasé. Tous les corps ont été envoyés à l'hôpital pour autopsie », a-t-il ajouté.

Selon la police, « il semble que les pilotes aient voulu se poser sur les rives du fleuve Manohara, mais malheureusement l'avion a pris feu ».

Des témoins ont raconté avoir entendu les cris des passagers et avoir vu les ailes de l'avion en flamme avant qu'il s'écrase.

Tulasha Pokharel, une femme au foyer de 26 ans habitant près du lieu de l'accident, a raconté à l'AFP avoir été parmi les premières sur place.

« Il y avait des gens dans l'appareil qui hurlaient, mais on ne pouvait pas jeter de l'eau sur l'avion pour éteindre l'incendie parce qu'on avait peur que les moteurs explosent », a-t-elle témoigné.

« Le pilote a fait de son mieux pour atterrir d'urgence. S'il avait réussi, on aurait pu sauver des passagers », a-t-elle déploré.

Un autre témoin, interrogé sur une chaîne de télévision locale, Kantipur Television, a raconté qu'il a vu l'avion atterrir : « Il a pris feu et j'ai même entendu des gens crier à l'intérieur de l'avion. Je crois que les pilotes voulaient se poser en douceur sur les rives du fleuve », a-t-il dit.

Des dizaines de soldats ont été déployés sur les lieux pour éteindre l'incendie, selon un porte-parole de l'armée, Ramindra Chhetri.

Il s'agit du sixième accident d'avion en moins de deux ans, portant le bilan total des victimes à 95 selon un décompte de l'AFP.

Les accidents d'avions sont relativement fréquents dans ce pays, où le travail des pilotes est rendu difficile par des conditions météorologiques souvent extrêmes et des pistes d'atterrissage difficiles.

« L'enregistrement des heures de vol est laxiste et les compagnies n'assurent pas de maintenance de routine sur leurs appareils », a dénoncé Toya Dahal, membre d'un groupe de pression pour améliorer la sécurité aérienne au Népal.

Ce spécialiste a par ailleurs mis en doute l'hypothèse de l'oiseau pour expliquer l'accident.

« Ce bimoteur aurait atterri sans problème même s'il avait heurté un oiseau. Si l'un des moteurs avait été endommagé, le second aurait pu continuer à faire fonctionner l'avion », a-t-il estimé, suggérant davantage un problème technique.

Le transport aérien est un moyen de locomotion répandu au Népal, un pays n'ayant pas de réseau routier développé. Beaucoup de communautés, dans les montagnes ou les collines, ne sont accessibles qu'à pied ou par avion.

Le pays compte 16 compagnies intérieures et 49 aéroports, permettant de se rendre dans les zones les plus montagneuses.

Le dernier accident remonte à mai 2012, dans une région montagneuse du nord du pays, à Jomsom, une localité connue des «trekkeurs» située près de la chaîne de l'Annapurna. L'écrasement avait fait 15 morts tandis que six personnes avaient survécu.