Xi Jingping, le dirigeant chinois promis à prendre les rênes du pays le mois prochain, a reçu mercredi le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, première rencontre du genre après sa disparition inexpliquée début septembre, a constaté l'AFP.

Le dirigeant chinois, flanqué de plusieurs officiers supérieurs de l'Armée populaire de libération (APL), a échangé une poignée de mains avec Leon Panetta au Palais du peuple. L'annulation de plusieurs rencontres de ce type au début du mois, sans explication, avait suscité de nombreuses rumeurs sur son état avant le congrès du PC d'octobre.

Actuellement vice-président, Xi Jingping, âgé de 59 ans, habillé d'un costume bleu sombre et d'une cravate bleu ciel, semblait décontracté et en bonne santé.

Souriant, il s'est assis à côté du chef du Pentagone avant de lui déclarer que sa présence lui rappelait sa visite aux États-Unis en février dernier.

«Je souhaite sincèrement que votre visite soit un succès et je crois qu'elle sera très utile pour faire avancer les relations d'État à État et de militaires à militaires entre nos deux pays», a ajouté celui qui est donné pour le successeur du président Hu Jintao à la tête du parti communiste.

«C'est un honneur de pouvoir vous rendre visite ici», lui a répondu Leon Panetta qui a souhaité discuter de la promotion des relations de sécurité entre «deux grandes nations du Pacifique».

Après d'intenses spéculations, sur sa santé notamment, et 10 jours de mutisme absolu, Xi Jingping était réapparu samedi dernier à l'Université de l'agriculture chinoise de Pékin, et montré à la télévision le soir même.

Il avait auparavant annulé plusieurs rencontres officielles, dont une avec la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton.

Des responsables américains avaient auparavant qualifié de signal encourageant la tenue de cette rencontre, indiquant que les efforts pour forger un dialogue entre les États-Unis et la Chine étaient maintenant réguliers, après des années de relations en dents de scie avec les responsables militaires chinois.

La visite du chef du Pentagone intervient en plein pic de tension entre la Chine et le Japon, engagés dans un bras de fer après la nationalisation la semaine dernière par Tokyo d'un petit archipel inhabité en mer de Chine, revendiqué par les deux pays.

Leon Panetta a rencontré la veille son homologue chinois, le général Liang Guanglie, qui lui a affirmé que la Chine se réservait le droit de prendre des «mesures supplémentaires» pour faire valoir sa souveraineté sur ces îles, tout en souhaitant une solution pacifique.