Le président chinois Hu Jintao a appelé samedi à préserver la paix et la stabilité dans la région Asie-Pacifique, qui se réunit pour un sommet dominé par les disputes territoriales récemment ressurgies, mais aussi la crise économique mondiale.

«C'est dans l'intérêt de tous les pays de la région, c'est notre responsabilité partagée de maintenir la paix et la stabilité ainsi que le dynamisme de la croissance économique en Asie-Pacifique», a déclaré le numéro un chinois à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe, où a lieu le sommet annuel du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec).

Diverses tensions régionales sont réapparues ces derniers temps dans la zone au sujet de conflits territoriaux vieux de plusieurs décennies.

Vendredi, Hu Jintao a évoqué les différends en mer de Chine méridionale lors de rencontres bilatérales avec le président vietnamien Truong Tan Sang et le sultan de Brunei Hassanal Bolkiah.

Le Vietnam et les Philippines notamment accusent la Chine, qui revendique une souveraineté sur la totalité de cette mer, de tentatives d'intimidation.

Selon le quotidien officiel chinois China Daily, M. Hu a dit à son homologue vietnamien que Pékin et Hanoi devraient prendre du recul et essayer de résoudre la dispute de manière pacifique.

La Chine s'oppose aussi au Japon à propos d'un archipel en mer de Chine orientale, connu à Pékin sous le nom d'îles Diaoyu et îles Senkaku côté nippon.

Sur cette question, Pékin a réaffirmé sa position, le porte-parole de la diplomatie chinoise soulignant «la ferme résolution et détermination du gouvernement chinois à préserver la souveraineté nationale et l'intégrité territoriale».

Par ailleurs, Tokyo s'oppose à Séoul sur d'autres îlots, appelés Dokdo en Corée du Sud et Takeshima au Japon. La tension est montée ces dernières semaines, après la visite du président sud-coréen Lee Myung-Bak sur ces îles.

La secrétaire d'État américain, Hillary Clinton, qui achève à Vladivostok une tournée de dix jours dans le Pacifique, a elle-aussi plaidé pour la stabilité dans la région, soulignant que les États-Unis étaient déterminés à y accroître leur présence.

«Après une longue période au cours de laquelle les États-Unis ont dû consacrer beaucoup d'attention et de moyens dans des régions et des conflits ailleurs, nous augmentons maintenant de façon substantielle nos investissements en Asie-Pacifique», a-t-elle déclaré devant des hommes d'affaires et des responsables politiques.

«Nous cherchons à oeuvrer avec d'autres pour construire un ordre régional stable et juste, qui bénéficierait à tous», a-t-elle ajouté.

Autre sujet dominant le sommet, la crise économique, qui menace désormais cette région la plus dynamique du monde.

Plusieurs dirigeants ont exprimé leur inquiétude sur la situation, parmi lesquels le président russe Vladimir Poutine, qui a appelé à «se rassembler et à lever les barrières» pour encourager le développement de la région et de l'économie mondiale.

M. Hu a de son côté assuré que la Chine, deuxième économie mondiale, continuerait de connaître une croissance stable, dans le but d'apaiser des craintes sur l'impact du ralentissement chinois sur le reste du monde.

En marge du sommet, Mme Clinton s'est entretenue avec son homologue russe Sergueï Lavrov à propos de la Syrie.

Ce dernier a indiqué que Moscou, partenaire de longue date du régime syrien, pousserait fin septembre le Conseil de sécurité de l'ONU à approuver l'accord de Genève sur les principes d'une transition en Syrie.

Mme Clinton a toutefois prévenu que Washington n'accepterait une résolution que si elle prévoyait des sanctions.