Hillary Clinton est arrivée jeudi au Timor oriental, devenant la première secrétaire d'Etat américaine à fouler le sol de ce confetti d'Asie du Sud-Est indépendant depuis dix ans seulement et meurtri par des décennies de conflits.

Mme Clinton a atterri dans la capitale Dili vers 07h15 locales dans le cadre d'une tournée de dix jours dans la région qui l'a déjà conduite en Chine, avant Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe, où elle doit prendre part au sommet de l'Asie-Pacifique (APEC) les 8 et 9 septembre.

Le déplacement de Mme Clinton intervient peu après la tenue d'élections présidentielle et législatives au Timor, dont l'absence de violences a prouvé que le petit pays de 1,1 million d'habitants était dorénavant en mesure d'assurer sa propre sécurité, tandis que les Casques bleus préparent leur départ à la fin de cette année.

Le déplacement est officiellement annoncé comme une marque de soutien des États-Unis à ce bout d'île, qui compte parmi les plus pauvres en Asie, et qui tente d'assurer son développement malgré des décennies de conflits qui ont décimé près du quart de sa population, avant son indépendance en 2002 seulement. Le Timor avait été envahi en 1975 par le puissant voisin indonésien, juste après le départ de la puissance coloniale portugaise, et n'avait recouvré sa liberté qu'en 1999, grâce à un placement sous le mandat de l'ONU.

Mais la visite est surtout perçue comme un moyen pour Washington de contrer l'influence grandisssante de la Chine dans cette région stratégique: Pékin est un investisseur et un donateur essentiels à Dili.

Les Etats-Unis se sont déjà lancés dans un vaste renforcement de leur présence militaire à Darwin, ville du nord de l'Australie située face au Timor, où 2500 Marines sont en cours de déploiement.

Mme Clinton devait rencontrer le président timorais Taur Matan Ruak ainsi que le Premier ministre Xanana Gusmao, avant de s'envoler dans l'après-midi pour le Brunei.