Pékin a annoncé mardi avoir signé avec Pyongyang des accords concernant deux zones économiques spéciales, après que le dirigeant Kim Jong-Un a manifesté son intention de «développer l'économie» nord-coréenne et «améliorer les moyens d'existence de la population».

Ces accords ont été conclus à l'occasion de la visite à Pékin de Jang Song-Thaek, l'influent oncle de Kim Jong-Un, venu avec une délégation. La Chine est le seul allié de poids, le principal partenaire commercial et la bouée économique de la Corée du Nord communiste.

Les accords portent notamment sur le fonctionnement et la composition des comités de gestion de ces zones spéciales mixtes, ainsi que sur la fourniture d'électricité par la Chine à l'une de ces deux zones, a indiqué le ministère chinois du Commerce.

Avec ces zones spéciales, dont l'une est située à la frontière russo-sino-nord-coréenne et l'autre sur des îles dans l'estuaire de la rivière Yalu (frontière entre la Chine et la Corée du Nord), le régime de Pyongyang espère attirer les investissements chinois grâce à des incitations fiscales et une main-d'oeuvre bon marché.

La visite de Jang Song-Thaek intervient alors que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit lundi «profondément préoccupé» par la crise humanitaire en Corée du Nord, qui s'est accentuée après les inondations et les glissements de terrains causés par des pluies torrentielles en juillet.

Jang Song-Thaek, qui a épousé la soeur de l'ancien numéro un Kim Jong-Il (mort en décembre 2011), est considéré par des analystes comme étant celui qui tient réellement les rênes du pouvoir à Pyongyang.

Ces mêmes experts pensent que c'est un réformiste, intéressé par le développement de ces vingt dernières années en Chine. Pékin, seul allié de poids de Pyongyang, encourage son voisin à suivre ses traces, en vain jusqu'à présent.

La Corée du Nord, qui a connu la famine dans les années 1990 lors de laquelle des centaines de milliers de personnes auraient péri, souffre toujours de pénuries alimentaires chroniques et une déforestation sauvage a laissé ses terres vulnérables aux inondations.

Les Nations unies estimaient en novembre dernier que trois millions de Nord-Coréens, sur une population de 24 millions, avaient besoin d'une aide alimentaire d'urgence.

Dans son premier discours public, en avril, Kim Jong-Un avait déclaré être «fermement décidé» à améliorer la vie des 24 millions de Nord-Coréens, afin qu'«ils n'aient plus jamais à se serrer la ceinture».