Le déluge qui s'est abattu sur Manille depuis trois jours a touché plus d'un million de personnes et fait au moins 20 morts dans la capitale philippine et sa périphérie, les habitants des bidonvilles ayant été les plus affectés, selon un nouveau bilan annoncé mercredi.

Les pluies de mousson ont perdu en intensité dans la nuit de mardi à mercredi mais entre 60% et 80% de la ville restait sous les eaux et le mauvais temps devait persister toute la journée, selon les autorités.

«Les routes par endroits sont comme des fleuves. Les gens doivent utiliser des bateaux pour se déplacer. Toutes les routes et tous les chemins sont inondés», a déclaré à l'AFP le chef de la sécurité civile, Benito Ramos.

Les pluies ont fait 20 morts à Manille et dans les provinces alentour, dont neuf membres d'une même famille emportés par un glissement de terrain dans un bidonville du nord de la ville.

Ce bilan porte à 73 le nombre de victimes des intempéries qui frappent l'archipel depuis la fin juillet.

Dans la capitale, les zones les plus vulnérables sont les taudis qui abritent des millions de pauvres vivant dans des conditions sanitaires précaires.

Souvent, ces forêts anarchiques de planches et de tôle se dressent sur le rivage de fleuves ou de rivières qui connaissent des débordements spectaculaires pendant la mousson.

Anita Alterano, une mère de trois enfants résidant dans le bidonville de Santo Domingo, a échappé à la crue en se réfugiant sur le toit de sa petite maison.

«Nous avons d'abord décidé de monter sur le toit où nous étions en sécurité bien que trempés. Nous avons attendu les secours mais personne n'est venu. Alors nous nous sommes attachés avec une corde, mon mari, mes enfants et moi, et nous avons avancé de toit en toit, jusqu'à une école», raconte cette femme de 43 ans.

Au total, 1,23 million de personnes ont été affectées d'une façon ou d'une autre par ces pluies, parmi lesquelles 850 000 ont fait appel aux sauveteurs, selon le Conseil national de gestion et de prévention des catastrophes naturelles.

Près de 250 000 personnes privées d'abri étaient hébergées dans des écoles, des gymnases et d'autres bâtiments transformés en centres d'évacuation.

Une vingtaine de typhons frappent les Philippines chaque année pendant la saison (été et automne).

Les derniers, en septembre 2011, Nesat et Nalgae, ont causé la mort d'au moins 101 personnes, et des dizaines de milliers d'autres n'ont pu regagner leurs logements à cause des inondations, ont indiqué dimanche les autorités.

En 2009, la tempête tropicale Ketsana, qui avait noyé une grande partie de Manille sous les eaux, avait fait 464 victimes.