Des violences interethniques dans le nord-est de l'Inde ont fait douze morts dans la nuit de mardi à mercredi, ce qui porte le bilan à 38 victimes depuis vendredi, ont annoncé les autorités mercredi, tandis que des renforts militaires ont été déployés.    

Plus de 170.000 habitants ont fui leurs villages dans l'État d'Assam et se sont réfugiés dans des campements, des bâtiments gouvernementaux et des écoles pour échapper aux violences opposant la tribu locale des Bodo aux musulmans.

Ces deux communautés se disputent depuis des années la propriété de terres dans cette région reculée de l'Inde.

La police a retrouvé douze corps dans des rizières et sur le bord de la route, ce qui porte le bilan à 38 morts. Un précédent bilan faisait état de 35 morts.

«Il semble que ces douze personnes ont été tuées au cours d'attaques nocturnes», a déclaré Tarun Gogoi, le chef du gouvernement de l'Assam, un État surtout connu pour ses plantations de thé, frontalier du Bhoutan et du Bangladesh.

Selon l'agence Press Trust of India (PTI), les violences ont démarré lorsque deux responsables étudiants musulmans ont été grièvement blessés par balle, déclenchant des actes de représailles à l'égard de la population Bodo.

Des images de télévision montraient des maisons en flammes, tandis que les habitants se regroupaient dans des camps protégés par des soldats.

«La situation est tendue et nous recevons des renforts militaires supplémentaires», a déclaré le chef de la police de l'Assam, J.N. Choudhury.

La police a décrété lundi soir un couvre-feu et une politique de tir sans sommation, après que des émeutiers ont mis le feu à des magasins et des habitations.

«Nous avons tout perdu dans les violences. Nos maisons ont été rasées et des foules déchaînées ont mis le feu à nos biens», a témoigné à la télévision locale Rabiul Islam, un villageois du district de Kokrajhar, réfugié dans un camp.

Les liaisons ferroviaires étaient pratiquement coupées après que certains trains ont été pris pour cibles par des foules jetant des pierres et de nombreuses routes étaient fermées.

«Nous avons annulé tous les trains au départ et à l'arrivée au vu de la situation», a déclaré un porte-parole des chemins de fer, T. Hajong.

Le nord-est de l'Inde, relié au reste du pays par une étroite bande de terre, est en proie à des troubles ethniques et séparatistes depuis des années. Récemment, certains des mouvements séparatistes les plus importants ont entamé des négociations de paix avec le gouvernement central.