Le chef de l'armée nord-coréenne, Ri Yong-Ho, a été «relevé de ses fonctions pour cause de maladie», a annoncé lundi l'agence de presse officielle de Corée du Nord (KCNA), une décision inattendue qui voit disparaître l'un des leaders du cercle rapproché du président Kim Jong-Un.

Ri Yong-Ho est considéré comme l'un des personnages clés ayant soutenu le jeune leader lors de la période de transition du pouvoir en Corée du Nord qui a suivi la mort de son père Kim Jong-Il en décembre dernier.

Ri, une figure centrale du régime, devenu chef de l'armée en 2009, a souvent été aperçu ces derniers mois accompagnant Kim Jong-Un lors de visites de bases militaires.

Lors d'une réunion du Bureau politique du parti au pouvoir, il a été décidé «de relever Ri Yong-Ho de toutes ses fonctions... pour cause de maladie», a précisé l'agence de presse reçue à Séoul.

Ces fonctions étaient celles de «membre du présidium du bureau politique, membre du bureau politique, membre du bureau politique du comité central du parti des travailleurs de Corée et vice-président de la commission militaire centrale», a précisé l'agence.

Le parti des travailleurs de Corée est le parti au pouvoir en Corée du Nord.

Kim Jong-Un a pris le pouvoir après la mort de son père Kim Jong-Il en décembre dernier.

Ri Yong-Ho a été l'un des sept cadres supérieurs du parti et de l'armée à avoir accompagné Kim Jong-Un au côté du corbillard de son père Kim Jong-Il l'année dernière.

Ri Yong-Ho avait également été aperçu dernièrement lors de l'hommage rendu par Kim Jong-Un à son grand-père Kim Il-Sung lors de l'anniversaire de sa mort survenue en 1994.

Les tensions sont vives dans la péninsule coréenne depuis l'échec du lancement d'une fusée en avril par la Corée du Nord, considérée par les États-Unis et leurs alliés comme un essai de lancement d'un missile balistique déguisé.

La Corée du Nord avait dénoncé le mois dernier la tenue de manoeuvres américano-sud-coréennes à la frontière entre les deux Corées les qualifiant de «provocation» et s'était prononcée pour «un nouveau renforcement de sa dissuasion nucléaire».

Selon certains analystes, le jeune président pourrait conduire son pays dans une nouvelle direction, tandis que d'autres estiment que le lancement manqué d'une nouvelle fusée en avril signifie à l'évidence la poursuite de l'isolement international du pays.

Pyongyang affirme avoir besoin d'armes nucléaires pour se défendre contre une menace atomique américaine, mais désire, en principe, renoncer à son arsenal dans le cadre d'un accord international.

Les négociations à six sur le sujet, qui regroupent les deux Corées, la Chine, les États-Unis, la Russie et le Japon, sont dans l'impasse depuis décembre 2008.

Aux termes d'un accord conclu en septembre 2005 dans le cadre des négociations à six, Pyongyang a accepté de démanteler ses programmes nucléaires en échange de concessions diplomatiques et économiques et de garanties de sécurité. Le Nord a procédé à deux essais nucléaires, en 2006 et 2009.

La Corée du Nord a cependant assuré samedi qu'elle était prête à reprendre les négociations à six sur le nucléaire, sans évoquer de conditions préalables à son retour à la table de négociations.