Le président des États-Unis Barack Obama a annoncé mercredi avoir ordonné un allègement des sanctions économiques imposées à la Birmanie, en reconnaissance des progrès démocratiques effectués par ce pays.

Le président des États-Unis Barack Obama a annoncé mercredi avoir ordonné un allègement des sanctions économiques imposées à la Birmanie, en reconnaissance des progrès démocratiques effectués par ce pays.

M. Obama, dans un communiqué diffusé peu après que le premier ambassadeur américain en Birmanie depuis 22 ans eut pris ses fonctions, a toutefois prévenu que ces progrès restaient insuffisants et que ceux qui «sapent le processus de réformes» pourraient toujours être visés par des sanctions de son pays.

L'allègement de ces sanctions va «permettre aux entreprises américaines de faire des affaires de façon responsable en Birmanie. Le président Thein Sein, (l'opposante) Aung San Suu Kyi et les Birmans effectuent des progrès importants sur le chemin de la démocratie, et le gouvernement a poursuivi des réformes économiques et politiques importantes», a noté le président américain.

«Alléger les sanctions représente un signe fort pour notre soutien aux réformes, encouragera immédiatement les réformateurs et sera bénéfique aux Birmans», a assuré M. Obama, qui avait déjà annoncé le 17 mai l'allègement de certaines restrictions aux investissements américains, tout en en conservant le cadre des sanctions.

Comme il y a près de deux mois, M. Obama s'est gardé d'accorder un satisfecit général à Nyapyidaw, en soulignant que «les réformes politiques et économiques de la Birmanie sont encore incomplètes». En outre, Washington reste «profondément préoccupé» par le manque de transparence des investissements en Birmanie, et en particulier par «le rôle de l'armée dans l'économie», a-t-il affirmé.

Pour éviter que «les individus qui continuent à avoir des comportements violents, corrompus ou de nature à déstabiliser (le pays) ne touchent pas les fruits des réformes», M. Obama a annoncé avoir renforcé par décret les pouvoirs théoriques du département du Trésor afin d'éventuellement les punir.

Promesse

À cet effet, en mentionnant le gouvernement et l'armée birmans, il a évoqué «les violations des droits de l'Homme, la participation aux conflits ethniques où aux transactions militaires avec la Corée du Nord».

L'annonce de M. Obama est intervenue alors que le premier ambassadeur américain en Birmanie depuis 22 ans, Derek Mitchell, a présenté mercredi ses lettres de créance au président Thein Sein.

Le régime dit «civil» de ce dernier, au pouvoir depuis mars 2011, a multiplié les réformes et a permis l'élection comme députée d'Aung San Suu Kyi, la chef de file de l'opposition.

Les États-Unis avaient retiré leur ambassadeur en 1990, après les élections remportées par l'opposition, dont la junte avait refusé de reconnaître les résultats, et la violente répression des manifestations étudiantes qui avait fait des milliers de morts deux ans auparavant.

Ils veulent désormais assister le pays dans ses réformes et suivre de près un processus dont Mitchell, qui était auparavant émissaire spécial des États-Unis pour la Birmanie, indiquait lui-même récemment qu'il n'était «pas irréversible».

La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton avait promis en janvier de respecter la promesse faite fin 2011, lors d'une visite historique en Birmanie, de répondre à «chaque action (des autorités birmanes) par une action» de même niveau.

Les sanctions jusqu'ici en place interdisaient les investissements américains en Birmanie ainsi que les exportations de services financiers. Mais le pays est aujourd'hui considéré comme une nouvelle frontière, avec un immense potentiel touristique et d'importantes ressources naturelles, y compris des hydrocarbures.