L'un des hommes politiques les plus influents du Japon, Ichiro Ozawa, a lancé mercredi un nouveau parti avec une cinquantaine de parlementaires partis comme lui de la formation au pouvoir, afin de lutter contre l'augmentation prévue de la taxe sur la consommation.

M. Ozawa a quitté avec fracas la semaine dernière le Parti démocrate du Japon (PDJ, centre gauche), formation qu'il avait contribué à porter au pouvoir en organisant sa victoire historique aux élections législatives d'août 2009.

Il a annoncé mercredi la formation du mouvement «La vie des gens d'abord», en s'inspirant du slogan victorieux défendu par le PDJ en 2009.

«Je suis déterminé à agir pour annuler la loi sur la hausse de la taxe sur la consommation», a lancé ce politicien âgé de 70 ans lors de la réunion fondatrice de son nouveau mouvement, composé au total de 49 parlementaires (37 députés et 12 sénateurs).

Les députés ayant adhéré à ce parti figurent parmi 57 membres de la chambre basse du Parlement, alors affiliés au PDJ, qui avaient voté fin juin contre le projet de loi prévoyant de faire passer la taxe sur la consommation de 5% actuellement à 8% en avril 2014 et à 10% en octobre 2015.

Le texte doit encore être présenté à la chambre haute (Sénat), mais devrait être adopté sans difficulté grâce aux voix de l'opposition conservatrice, menée par le Parti libéral démocrate (PLD) et avec laquelle des compromis ont été trouvés pour soutenir cette mesure jugée nécessaire pour l'assainissement des finances publiques.

«L'augmentation de la taxe a été imposée à la chambre basse via un scénario écrit par les bureaucrates et contraire aux promesses faites au peuple», a souligné M. Ozawa mercredi.

En 2009, le PDJ avait fait de la mise au pas de la puissante bureaucratie d'État l'un de ses principaux slogans de campagne électorale. Il avait aussi promis de ne pas augmenter la taxe sur la consommation lors de cette législature (2009-2013).

Le départ de ces frondeurs du PDJ n'a pas privé ce parti de sa majorité à la chambre basse, qui dispose de la prééminence au sein du Parlement. Il a néanmoins constitué un nouveau coup dur pour le premier ministre, Yoshihiko Noda, en difficulté dans les sondages, dans la perspective des prochaines élections législatives prévues au plus tard en septembre 2013.

Ancien président du PDJ de 2006 à début 2009, puis dirigeant jusqu'au début juillet de la principale faction de ce parti, M. Ozawa a été surnommé tantôt le «shogun (généralissime, maire du palais durant des siècles) de l'ombre» pour son habileté à manoeuvrer en coulisse, tantôt «le destroyer» en raison de sa tendance à créer puis à torpiller nombre de formations politiques.