Une vingtaine d'artistes japonais et étrangers étaient réunis samedi et dimanche en banlieue de Tokyo pour des grands concerts d'opposition à l'énergie nucléaire, à l'appel du compositeur vedette japonais Ryuichi Sakamoto, un des meneurs du mouvement antiatomique.

Sous l'intitulé «No nukes 2012», cette manifestation se tenait dans le vaste centre d'exposition Makuhari Messe, à quelques encablures de la capitale nippone.

Des milliers de spectateurs sont venus soutenir l'initiative de M. Sakamoto, pianiste, pionnier de la musique électro-acoustique et chantre de l'écologie, suivi par ses ex-acolytes du trio Yellow Magic Orchestra (YMO), les Asian Kung-Fu Generation ou encore le groupe allemand Kraftwerk.

Les concerts qui se succédaient samedi et dimanche étaient également diffusés sur internet, accompagnés de messages antinucléaires.

«Plus d'un an s'est écoulé depuis l'accident de la centrale de Fukushima. La compagnie d'électricité Tokyo Electric Power (Tepco) et le premier ministre japonais ont déclaré la crise aiguë terminée, mais la réalité est que le danger n'est pas écarté et que la vraie résolution de l'accident demeure incertaine», ont argué les organisateurs.

Et d'ajouter: «L'avenir est une totale inconnue pour les personnes forcées d'évacuer leur région à cause du désastre atomique consécutif au séisme et au tsunami du 11 mars 2011, et il est fort probable que les conséquences sanitaires de ce drame ne soient découvertes que plus tard. Nous avons donc organisé ces concerts pour pousser à l'abandon de l'énergie nucléaire au Japon, afin qu'une telle catastrophe ne se reproduise pas.»

Les recettes de cet événement seront reversées au mouvement «Adieu l'énergie nucléaire» qui, outre le soutien de Ryuichi Sakamoto, reçoit aussi celui de l'écrivain prix Nobel de littérature Kenzaburo Oe et du journaliste dénonciateur de scandales Satoshi Kamata.

Ce mouvement est à l'origine d'une pétition qui a déjà réuni plus de 7,5 millions de signatures contre l'emploi de l'énergie atomique, ainsi que de manifestations rassemblant tous les vendredis, devant la résidence tokyoïte du premier ministre, des dizaines de milliers d'opposants à la présence de réacteurs nucléaires sur le territoire japonais.