Des cyberattaques ont visé plusieurs sites gouvernementaux au Japon mardi, peut-être orchestrées par le collectif Anonymous qui avait fustigé la veille, sur un ton menaçant, une nouvelle loi contre le téléchargement illégal, a-t-on annoncé mercredi de source officielle.

Ces attaques ont diversement perturbé dans la journée de mardi les sites internet du ministère des Finances, de la Cour suprême ainsi que celui du tribunal traitant des contentieux portant sur la propriété intellectuelle, a indiqué à l'AFP un responsable du ministère des Finances, Takanari Horino.

Un lien a par ailleurs été ajouté par les pirates sur le site du ministère des Finances permettant de découvrir le patrimoine immobilier de l'Etat, a-t-il ajouté.

Ces attaques surviennent au lendemain de menaces proférées par le collectif de pirates informatiques Anonymous sur le site https://anonpr.net.

Dans un communiqué daté du 25 juin, le groupe promet au gouvernement et à l'Association de l'industrie du disque «le même traitement» que celui infligé selon eux par les autorités nippones à leurs «droits fondamentaux à la vie privée et à un internet ouvert».

Les Anonymous font référence au vote la semaine dernière d'une loi punissant d'une peine allant jusqu'à deux ans de réclusion ou 2 millions de yens (27 000 $ environ) d'amende les téléchargements de musiques, vidéos et autres contenus en violation des droits d'auteur associés.

Les autorités japonaises «ont connaissance» du communiqué des Anonymous «mais nous ne savons pas à ce stade si les cyberattaques sont liées au groupe», a indiqué le responsable du ministère des Finances.

Dans un «tweet» rédigé en anglais et posté mercredi par @op-japan, Anonymous revendique implicitement ces attaques en prévenant: «Bonjour japon. Vous entendrez encore parler de nous aujourd'hui»! anonymous».

L'Association de l'industrie du disque n'a pas enregistré d'attaques de son site, selon sa porte-parole Yuko Tanno.

Les Anonymous sont des militants se présentant comme des défenseurs du droit à la liberté d'expression. Ils se sont notamment attaqués à plusieurs mastodontes dont Sony, Amazon et Visa.

Le groupe a aussi revendiqué le blocage de sites gouvernementaux au Québec afin de soutenir le mouvement étudiant en cours et le piratage du site du groupe sidérurgiste ArcelorMittal.