La police indienne a mené des raids mardi dans des usines de la capitale, où elle a découvert des enfants soumis à de dures besognes malgré les lois en vigueur contre le travail des enfants.

La police a secouru 26 enfants qui travaillaient dans des manufactures de textile et dans une usine de traitement des métaux à New Delhi, mais des dizaines d'autres se seraient enfuis à leur arrivée.

Les enfants interceptés sont tous originaires des États de Bihar et d'Uttar Pradesh.

Certains d'entre eux travaillaient avec de l'acide et des métaux. Ils avaient pour tâche de faire fondre les métaux et de mélanger des alliages, selon Kailash Satyarthi, responsable de la filiale indienne de l'organisation Save the Children.

Certains des enfants effectuaient des broderies sur des vêtements pour femmes, notamment des saris.

Ils ont été entraînés à détourner les questions des autorités au sujet de leur travail.

«Je suis venu de mon village. Je suis venu ici pour étudier», a déclaré Sanshad, un garçon âgé de 11 ans, en expliquant qu'il avait choisi de travailler pendant les «congés». Son jeune collègue Samthu, âgé de 10 ans, a admis qu'il faisait des travaux de couture compliqués dans l'usine.

Des centaines de milliers d'enfants travaillent dans de nombreux secteurs dangereux en Inde, notamment dans des fours à briques, des champs infestés de pesticides ou des usines de produits chimiques.

Seulement à New Delhi, environ 50 000 enfants travailleraient dans des usines, tandis que des milliers d'autres mendient dans les rues ou ramassent les déchets.

L'Inde a récemment adopté une loi qui vise à combattre le travail des enfants en rendant la fréquentation de l'école obligatoire jusqu'à l'âge de 14 ans. Mais la grande pauvreté pousse encore de nombreux enfants vers le chemin du travail, et certaines industries qui impliquent de la machinerie complexe ou des travaux manuels délicats préfèrent embaucher des enfants.

Cinq hommes accusés d'avoir fait travailler des enfants ont été arrêtés lors du raid de mardi. Les enfants, dont certains pleuraient après avoir été retirés de leur travail, ont été enregistrés par les autorités avant d'être envoyés dans une maison d'accueil pour enfants gérée par le gouvernement.

L'opération coïncide avec la Journée mondiale contre le travail des enfants, souligné chaque année le 12 juin.