Le premier ministre japonais a plaidé vendredi pour le redémarrage de deux réacteurs nucléaires de l'ouest du pays, mais n'a pas pris la décision de les relancer faute de consensus politique.

« Approche le moment auquel nous devrons parvenir à une conclusion sur la réactivation des réacteurs 3 et 4 d'Ohi », a déclaré Yoshihiko Noda au cours d'une conférence de presse.

Toutefois, le chef du gouvernement n'a pas donné d'accord formel à la remise en exploitation de ces deux unités. Il s'est contenté d'arguer en ce sens.

« Mon jugement est que nous devrions remettre ces réacteurs en service », a expliqué M. Noda, justifiant sa pensée par la nécessité de prendre en compte les répercussions négatives sur l'économie et la vie des citoyens d'une insuffisance de courant.

Actuellement, l'ensemble des 50 réacteurs nucléaires de l'archipel est stoppé à cause des séismes ou pour des sessions de maintenance régulière.

Ceux d'Ohi, exploités par la compagnie Kansai Electric, sont les premiers susceptibles d'être réactivés, puisqu'ils ont passé les examens de sécurité exigés depuis le drame du 11 mars à Fukushima, et obtenu l'imprimatur des autorités concernées.

Dans ces circonstances, le chef du gouvernement est désormais prié de décider en conscience, poussé par les milieux d'affaires (fédération patronale Keidanren) et les dirigeants des compagnies d'électricité.

Face à un choix politique délicat, et alors que 117 parlementaires de son propre parti appellent à la prudence, il a tenté vendredi de convaincre une population en majorité portée à considérer que toutes les conditions de sécurité ne sont pas encore garanties.

« Ma responsabilité est de protéger les citoyens », a assuré M. Noda, expliquant que cela signifie d'une part « tout faire pour qu'un accident tel que celui de Fukushima ne se reproduise pas », même en cas de séisme et de tsunami, et d'autre part « éviter les conséquences sur la vie des citoyens de coupures ou d'une insuffisance d'électricité ».

« L'arrêt des réacteurs prive le pays de 30 % de sa production », a insisté le premier ministre.

« Ce n'est pas qu'un problème de pénurie cet été » au moment des pics de consommation, mais de répercussions sur l'économie du pays dont l'activité risque d'être freinée.

En ce sens, « l'énergie nucléaire est une source d'électricité cruciale », a-t-il affirmé.

Dans le même temps, il a de nouveau promis de définir d'ici au mois d'août un nouveau plan énergétique à l'horizon 2030 prévoyant une « réduction autant que possible de la dépendance à l'énergie nucléaire ».