Le dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains aujourd'hui retiré de la vie politique, et le premier ministre tibétain en exil se sont dits vendredi à Vienne ouverts au dialogue avec la Chine et demandent une «véritable autonomie» pour leur région.

Le dalaï-lama, âgé de 76 ans, a déclaré aux journalistes à son arrivée à Vienne être en faveur d'une solution «avec des bénéfices mutuels pour le Tibet et la Chine».

Le premier ministre du gouvernement tibétain en exil, Lobsang Sangay, a souligné qu'il ne s'agissait pas d'obtenir l'indépendance du Tibet, mais que la région aspirait à «une véritable autonomie dans le cadre de la Constitution chinoise».

M. Sangay a dénoncé «les conditions inacceptables» qui règnent au Tibet du fait de la présence chinoise et une situation «insoutenable» pour la population. Le dirigeant exilé demande «le retour du dalaï-lama à Lhassa», la capitale du Tibet, et «la restauration de l'autonomie».

Le 14e dalaï-lama (Tenzin Gyatso) a rencontré le vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères, Michael Spindelegger vendredi après-midi, en marge d'un colloque sur le thème de la religion, selon M. Spindelegger, qui a précisé l'avoir rencontré «en tant que leader spirituel». L'entretien a porté sur les droits de l'homme, a-t-il ajouté.

Le dalaï-lama, qui doit aussi rencontrer le chancelier Werner Faymann à une heure qui n'a pas été précisée, doit s'exprimer en public samedi à Vienne au cours d'un rassemblement de solidarité avec le peuple tibétain.

La Chine, qui considère le chef spirituel tibétain comme un dirigeant séparatiste, a condamné les rencontres annoncées des responsables autrichiens avec le dalaï-lama. L'ambassadeur de Chine à Vienne, Shi Mingde, a déclaré lundi à la radio publique Ö1 que l'Autriche «ne devrait pas offrir de tribune aux tendances séparatistes du dalaï-lama» et que cela ne serait «pas bénéfique à de bonnes relations» avec Pékin.

Le dalaï-lama vit en exil en Inde depuis 1959. La Chine, qui affirme avoir «libéré pacifiquement» le Tibet en l'occupant en 1951, contrôle très étroitement cette région «autonome».

Un total de 34 Tibétains, en majorité des moines et des nonnes bouddhistes, ont attenté à leur vie par l'immolation par le feu depuis début 2011 pour protester contre le régime chinois qu'ils accusent de réprimer leur culture.