Le militant chinois Chen Guangcheng, qui a entamé dimanche sa nouvelle vie américaine, a déclaré jeudi sur CNN qu'il avait subi en Chine des souffrances «allant au-delà de toute imagination».

À la question de savoir s'il confirmait les informations selon lesquelles lui-même et sa femme avaient régulièrement été battus, Chen Guangcheng a répondu: «Oui, c'était au-delà de toute imagination. J'en parlerai plus tard, je ne veux pas en parler maintenant».

«C'est difficile pour moi de décrire comment c'était à ce moment-là. Disons simplement que mes souffrances ont dépassé l'imagination», a-t-il ajouté plus tard dans l'entretien en précisant que personne ne pouvait imaginer les «brutalités» qu'il avait endurées.

Le dissident s'est dit «très inquiet» à propos des proches qui l'ont aidé à fuir sa résidence surveillée avant de quitter la Chine.

Un avocat a justement annoncé jeudi que son frère, Chen Guangfu, était parvenu, lui aussi, à échapper à la vigilance de ses gardiens pour fuir son village et gagner la capitale chinoise, sans donner plus de détails.

Le dissident aveugle, qui a dénoncé les excès de la politique de contrôle des naissances, a déclenché un imbroglio diplomatique en se réfugiant fin avril pendant six jours à l'ambassade des États-Unis à Pékin après s'être échappé de son domicile où il était de facto placé depuis 19 mois en résidence surveillée.

Il s'était finalement envolé pour New York avec sa femme et leurs enfants, après que Pékin eut décidé de les laisser partir.

Chen avait dit à plusieurs reprises avant son départ qu'il ne voulait pas obtenir l'asile aux États-Unis -il a obtenu un passeport et visa pour des études- et qu'il souhaitait pouvoir retourner en Chine dès que possible.

Il est logé dans un immeuble de l'Université de New York (NYU) qui lui a offert une bourse pour étudier le droit.