Des élus et militants américains ont appelé mardi lors d'une audition au Congrès à accentuer la pression sur la Chine pour qu'elle autorise l'avocat aveugle Chen Guangcheng à se rendre aux États-Unis, après la crise qui a opposé les deux pays à son sujet.

Des responsables américains avaient déclaré le 4 mai que les autorités chinoises autoriseraient M. Chen à quitter sous peu le pays pour aller aux États-Unis, après son évasion spectaculaire fin avril de sa résidence surveillée suivie d'un séjour de près d'une semaine à l'ambassade américaine à Pékin.

Le militant de 40 ans a passé deux années assigné à résidence dans son village du Shandong après avoir été emprisonné quatre ans pour son combat contre les avortements et stérilisations forcés en Chine. Il est actuellement toujours à l'hôpital à Pékin pour soigner des blessures, mais ne peut en sortir ni recevoir qui il le souhaite. Et il n'a toujours pas reçu le passeport qui lui permettrait de quitter le pays.

«J'espère que le Congrès va faire davantage pour pousser l'administration (Obama) à faire en sorte que les droits de Chen Guangcheng et des membres de sa famille soient protégés par la loi», a déclaré mardi à Washington Bob Fu, fondateur de l'association ChinaAid, lors d'une audition au Congrès.

Ce dernier a exprimé l'espoir que M. Chen et sa famille soient autorisés à rejoindre les États-Unis «très bientôt».

M. Chen avait quitté l'ambassade un jour après que des responsables américains eurent affirmé que la Chine garantissait sa sécurité, entraînant une vague de critiques à l'endroit du département d'État.

L'élu Chris Smith, qui a présidé les deux auditions, a soulevé mardi des inquiétudes quant au harcèlement par Pékin de partisans de M. Chen, dont Jiang Tianyong, qui dit avoir été battu après avoir tenté de voir son ami.

M. Smith a demandé aux journalistes «de ne pas oublier M. Chen et sa famille, ni sa famille étendue et ceux qui risquent leur sécurité et leur vie en son nom», ajoutant que «cette histoire est, malheureusement, loin d'être finie».