La Corée du Nord a organisé un grand rassemblement vendredi dans la capitale Pyongyang pour «régler son compte» au président sud-coréen contre qui le régime stalinien se montre particulièrement virulent depuis le décès de l'ancien dirigeant Kim Jong-il en décembre dernier.

Des images de la télévision officielle ont montré la place Kim Il-sung bondée de soldats et de civils réunis pour «jurer de régler son compte à la bande de Lee Myung-Bak, ennemi juré, jusqu'au dernier homme sur cette terre et sous ce ciel».

La foule criait «Mettons en pièces la bande de rats» tandis qu'une caricature géante du chef de l'État conservateur de la Corée du Sud le représentait la gorge tranchée.

Le chef d'État conservateur de la Corée du Sud «a heurté la dignité» des dirigeants nord-coréens, a écrit l'agence de presse officielle KCNA.

La Corée du Nord reproche entre autres choses à son voisin capitaliste du Sud de lui avoir manqué de respect lors de la mort de Kim Jong-il, décédé en décembre à l'âge de 69 ans après avoir dirigé le pays d'une main de fer pendant 17 ans.

Lee Myung-Bak n'avait envoyé aucune délégation officielle pour assister aux obsèques de Kim Jong-il et n'avait autorisé que deux délégations sud-coréennes à s'y rendre, composées de personnalités symbolisant les efforts de rapprochement intercoréen.

Pyongyang, qui avait annoncé son intention de laisser entrer sur son territoire d'autres délégations en ayant fait supposément la demande, avait reproché au gouvernement de la Corée du Sud «de s'opposer à ces visites en bloquant leur passage».

En temps normal, il est impossible pour les Sud-Coréens de se rendre au Nord, sauf autorisation exceptionnelle fournie par les autorités des deux pays.

Les relations sont très tendues entre la Corée du Nord communiste et la Corée du Sud capitaliste, particulièrement depuis l'arrivée au pouvoir en février 2008 de Lee Myung-Bak.

Comme son allié américain, M. Lee conditionne toute aide au Nord, qui souffre de graves pénuries alimentaires et énergétiques, à des progrès dans le domaine du désarmement nucléaire, une politique dénoncée par Pyongyang.