Les États-Unis ont dit croire jeudi dans les garanties données par la Chine sur son respect des sanctions imposées contre la Corée du Nord, soupçonnée d'avoir reçu de Pékin de la technologie pour un véhicule lance-missile.

Selon l'hebdomadaire IHS Jane's Defence, des responsables des Nations unies mènent actuellement une enquête pour déterminer si Pékin a violé les sanctions instaurées contre son allié nord-coréen par le Conseil de sécurité de l'ONU après que le véhicule équipé de 16 roues eut été montré lors d'un défilé militaire le 15 avril à Pyongyang.

«La Chine a fourni à plusieurs reprises les garanties qu'elle respectait pleinement les résolutions 1718 et 1874 (du Conseil de sécurité). Nous ne sommes pas au courant d'une enquête de l'ONU en la matière», a déclaré jeudi devant des journalistes le porte-parole du département d'État Mark Toner.

«Je pense que nous les (les Chinois) prenons au mot», a-t-il souligné, ajoutant n'être pas informé d'une conversation entre Washington et Pékin à propos de ce véhicule qui lors du défilé transportait un nouveau missile de portée intermédiaire IRBM.

Selon IHS Jane's Defence, citant un responsable sous couvert d'anonymat, la Chine pourrait être en violation de ces deux résolutions, adoptées respectivement en 2006 et 2009 après des essais nucléaires de Pyongyang, s'il s'avérait qu'elle a fourni de la technologie militaire au régime nord-coréen.

L'élu du Congrès Mike Turner a demandé à la secrétaire d'État Hillary Clinton et au chef des services de renseignement américains James Clapper de mener une enquête, citant à l'appui dans une lettre un spécialiste militaire lui ayant assuré que le véhicule lance-missile montré à Pyongyang était «très probablement fondé sur un modèle chinois» et qu'un tel transfert de technologie nécessiterait le feu vert de Pékin.

Lors d'une audition jeudi devant la commission de la Défense de la Chambre des représentants, Mike Turner a interrogé le chef du Pentagone Leon Panetta sur cette question.

«Je suis sûr qu'il y a eu une aide venant de la Chine», a répondu le secrétaire à la Défense. «Je n'en connais pas l'ampleur», a-t-il ajouté.

La Corée du Nord a tiré le 13 avril une fusée afin, selon ses dires, de placer en orbite un satellite civil d'observation terrestre. Malgré son explosion deux minutes après le décollage, ce tir a été dénoncé comme un essai de missile à longue portée par les États-Unis et ses alliés.

La Chine, qui dispose d'un droit de veto au Conseil de sécurité et est l'un des principaux alliés de Pyongyang, avait appelé au «calme» et à la «retenue» après le tir.