La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a prévenu jeudi la Corée du Nord qu'elle s'exposerait à des «mesures» de la part du Conseil de sécurité de l'ONU si elle procédait à son tir de fusée.

«Les ministres du G8 ont discuté de leurs inquiétudes concernant le fait que la Corée du Nord persiste à se préparer à lancer un missile balistique en violation des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et de ses propres engagements», a déclaré à la presse Mme Clinton, en marge d'un sommet du G8 des ministres des Affaires étrangères à Washington.

«Nous exhortons la Corée du Nord à respecter ses engagements et à ne pas entretenir une spirale de la provocation», a-t-elle ajouté.

Si Pyongyang procède néanmoins au tir, «nous retournerons tous devant le Conseil de sécurité pour prendre des mesures», a-t-elle ajouté, jugeant cette perspective regrettable alors qu'il y a encore quelques semaines, Washington et Pyongyang concluaient un accord en vertu duquel la Corée du Nord s'engageait à mettre partiellement fin à ses activités nucléaires et balistiques et les États-Unis reprenaient l'envoi d'aide alimentaire.

La Corée du Nord a annoncé son intention de lancer une fusée Unha-3 entre le 12 et le 16 avril, entre 7h et 12h heure locale (18h et 23h la veille, heure de Montréal), afin de placer en orbite un satellite d'observation terrestre. La fusée n'a pas quitté son pas de tir jeudi et le lancement ne devait désormais pas intervenir avant vendredi, selon Séoul.

Ce projet coïncide avec le centième anniversaire de la naissance du fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il-Sung, né le 15 avril 1912 et décédé en 1994.

Le régime affirme que le satellite est à usage civil, mais pour Mme Clinton, «il n'y a pas de doute» sur le fait que ce lancement utilise une technologie de «missile balistique».

Or, a souligné Mme Clinton, «le texte de la résolution 1874 du Conseil de sécurité de l'ONU ne saurait être plus clair (...): le Conseil de sécurité exige que la Corée du Nord ne procède à aucun nouvel essai nucléaire ou tir recourant à la technologie des missiles balistiques».

«Pyongyang doit faire un choix», a dit la secrétaire d'État. «Il peut aller vers la paix», en renonçant à son tir, ou «continuer à s'exposer aux pressions et à l'isolement».

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a lui aussi exhorté la Corée du Nord à ne pas lancer sa fusée. «J'espère que les autorités de la RPDC entendront les appels» de la communauté internationale, a déclaré M. Ban lors d'une conférence de presse jeudi à Genève.

Si la fusée est lancée, a ajouté M. Ban, «il s'agira clairement d'une violation de la résolution 1874 du Conseil de sécurité», adoptée en 2009.