Les États-Unis ont sommé mardi la Corée du Nord de respecter les droits de ses citoyens, dont plusieurs centaines de milliers seraient emprisonnés dans le vaste système carcéral du régime de Pyongyang en raison de leurs opinions, selon le rapport d'une ONG américaine.

Selon le document, publié par la Commission pour les droits de l'homme en Corée du Nord, basée à Washington, il y aurait entre 150 000 et 200 000 prisonniers politiques en Corée du Nord. Certains d'entre eux auraient été condamnés pour des délits mineurs, comme de chanter des chansons sud-coréennes ou d'avoir séjourné en Chine voisine.

S'appuyant sur des entretiens avec 60 anciens prisonniers et gardiens de prison, le rapport s'alarme d'«un taux de mortalité exorbitant parmi les détenus», engendré par «des mauvais traitements, de la torture, des exécutions et la sous-alimentation».

Réagissant au texte, Robert King, l'émissaire spécial des États-Unis pour les droits de l'homme en Corée du Nord, a sommé Pyongyang de «respecter les droits de l'homme». Selon lui, à l'heure actuelle les médias préfèrent parler du projet du régime de lancer une fusée pour placer en orbite un satellite d'observation. Les États-Unis et leurs alliés voient en ce tir un essai de missile balistique qu'ils dénoncent.

Les médias, a jugé M. King, «ont tendance à montrer plus d'intérêt pour les missiles, les fusées et les bombes que pour les droits de l'homme et les camps de prisonniers, qui sont plus difficile à voir».

«Les Nord-Coréens ont permis (aux médias étrangers) de venir observer le lancement d'un missile. Mais ils ne les laisseront pas voir ce qui se passe dans les camps», a-t-il ajouté.