Le leader tibétain en exil Lobsang Sangay a déclaré lundi que l'élection d'Aung San Suu Kyi au parlement birman lui donnait l'espoir de voir la fin de la répression chinoise contre sa région d'origine.

«Personne ne pensait qu'Aung San Suu Kyi serait libérée (de sa résidence surveillée). Les choses avancent. Donc nous sommes certains que notre jour viendra», a déclaré Lobsang Sangay à des journalistes étrangers.

Sangay, un juriste de 43 ans diplômé d'Harvard, a été élu premier ministre du gouvernement tibétain en exil en août 2011, prenant la succession politique du dalaï-lama.

«Cela peut paraître, pour certains, impossible ou irréaliste... Le succès de toutes les luttes, c'est de croire en soi-même et de croire en son mouvement», a-t-il ajouté.

Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, a été libérée de résidence surveillée en novembre 2010. Elle a été élue dimanche députée de la chambre basse du parlement birman au terme d'élections partielles historiques.

À propos de la vague d'immolations de Tibétains pour manifester contre la tutelle de Pékin sur la région, Sangay a déclaré qu'elles risquaient de se poursuivre.

«Les Tibétains vivant au Tibet nous envoient un message fort. Il s'agit d'un acte politique de leur part», a dit Sangay, quelques jours après de nouvelles immolations dans le sud-ouest de la Chine.

«Ils font sacrifice de leur vie pour que le monde et la communauté internationale puissent les entendre et comprendre qu'ils souffrent, que la répression au Tibet doit cesser, que l'occupation est inacceptable», a-t-il ajouté.

De nombreux Tibétains se plaignent de la répression de leur religion et de leur culture et de ce qu'ils considèrent comme une domination grandissante des Han, ethnie fortement majoritaire en Chine.

La Chine rejette ces accusations et considère le chef spirituel des Tibétains, le dalaï-lama, qui vit en exil à Dharamsala dans le nord de l'Inde, comme un dangereux séparatiste.

Depuis le début de l'année 2011, 32 Tibétains, pour la plupart des moines et nonnes bouddhistes, se sont immolés ou ont tenté de le faire en protestation contre la tutelle chinoise sur le Tibet.