Le président du Turkménistan, Gourbangouly Berdymoukhamedov, s'est fait réélire triomphalement et sans surprise avec 97,14% des suffrages, a annoncé lundi la commission électorale de ce pays d'Asie centrale.

«Le président du Turkménistan a été réélu» lors de l'élection dimanche, a annoncé le chef de la commission, Orazmourat Niazliev après le dépouillement de 96,7% des bulletins.

«C'est un chiffre très élevé, et nous en sommes très heureux», a-t-il ajouté, devant des journalistes.

Sept candidats loyaux au régime se partagent le reste des suffrages, aucun parti d'opposition n'étant autorisé dans cette ex-république soviétique riche en hydrocarbures.

La deuxième place revient ainsi au ministre de l'Énergie et de l'Industrie, Iarmoukhammet Orazgouliev, qui a attiré 1,2% des votes.

En l'absence de concurrence politique réelle, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait renoncé à envoyer une mission d'observateurs à la présidentielle de dimanche.

M. Berdymoukhamedov est arrivé au pouvoir après le décès en décembre 2006 de son excentrique prédécesseur, le «président à vie» Saparmourat Niazov. Ancien dentiste devenu ministre de la Santé, il avait été élu la première fois en février 2007 avec 89% des voix.

Le Turkménistan est considéré comme l'un des pays les plus fermés au monde, et les ONG de défense des droits de l'homme dénoncent régulièrement les dérives totalitaires du régime turkmène.

Les médias officiels -qui sont les seuls autorisés dans le pays- ont loué «l'atmosphère festive» durant le déroulement du scrutin et la mobilisation des électeurs, avec une participation de plus de 96%.

«On peut déjà dire que (le scrutin) a respecté les principes démocratiques», estimait ainsi le quotidien Neutralny Turkmenistan dans son édition de lundi.

Si M. Berdymoukhamedov a officiellement mis fin en février au système du parti unique, son régime reste centralisé à l'extrême, le président étant notamment aussi le chef du gouvernement et le dirigeant du seul mouvement politique autorisé, le Parti démocratique.

Toutes les personnes s'étant réclamées de l'opposition sont en exil ou en prison depuis l'époque de Saparmourat Niazov, qui se faisait appeler «Turkmenbachi» (Chef de tous les Turkmènes).

Si M. Berdymoukhamedov est revenu sur les aspects les plus fantasques du régime de son prédécesseur, supprimant notamment un calendrier dédié à la famille de Niazov, il a tout de même mis en place son propre culte de la personnalité.

Dernier exemple en date, la semaine dernière, une unité militaire et un musée ont été dédiés au père du président, Mialikgouly Berdymoukhamedov, dont ils vont porter le nom pour le remercier d'avoir élevé un fils «infiniment fidèle à son peuple».

Le Turkménistan, pays désertique située sur la rive orientale de la mer Caspienne, dispose de réserves de gaz considérables qui suscitent les convoitises occidentales, chinoises et russes.