Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés dimanche à Lahore, dans l'est du Pakistan, pour protester contre une bavure de l'OTAN dont des bombardements ont tué 24 soldats pakistanais fin novembre, a constaté un photographe de l'AFP.

Des officiers de la police pakistanaise ont estimé à quelque 70 000 le nombre des protestataires. Le rassemblement d'islamistes et de plusieurs partis était encadré par un millier de policiers et quelque 3000 militants du Conseil de défense pakistanais (PDC), un groupe islamiste qui avait appelé à la manifestation.

Un dirigeant du groupe, Hafiz Muhammad Saeed, a déclaré que les manifestants allaient marcher sur la capitale Islamabad si le gouvernement n'annulait pas les accords de coopération avec les États-Unis dans la lutte contre le terrorisme.

Dans le passé, ce dirigeant fut l'un des fondateurs du groupe pakistanais Lashkar-e-Taïba (LeT), accusé par l'Inde et les États-Unis d'avoir perpétré les attentats de Bombay en 2008.

La mort de 24 soldats sur le territoire pakistanais frontalier de l'Afghanistan dans des bombardements de l'OTAN le 26 novembre avait provoqué de vives protestations du gouvernement pakistanais. Washington a qualifié cette bavure de regrettable erreur.

«Nous n'allons plus tolérer aucune attaque sur notre territoire», a affirmé Hafiz Muhammad Saeed. Il a aussi averti les États-Unis qu'ils ne devaient plus «transformer leurs missions au Pakistan en bases d'espionnage» et a demandé au gouvernement d'Islamabad de fixer une date pour sa «sortie de la guerre contre le terrorisme».