Le premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani a menacé vendredi les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN de représailles en cas de nouvelle attaque transfrontalière depuis l'Afghanistan, comme la bavure qui a coûté la vie à 24 soldats pakistanais fin novembre.

Les relations entre Islamabad et les Occidentaux sont au plus bas depuis cette frappe aérienne de la force de l'OTAN emmenée par les Américains en Afghanistan, qui a tué ces 24 soldats à la frontière le 26 novembre.

En cas d'attaque de ce genre, il y aura une «réponse préjudiciable» de la part du Pakistan, a déclaré M. Gilani au cours d'une rencontre avec le chef d'état-major de l'armée pakistanaise, le général Ashfaq Kayani.

«Le gouvernement démocratique ne permettra pas une attaque similaire contre la souveraineté nationale et dans l'avenir, toute tentative en ce sens entraînera certainement une réponse préjudiciable» d'Islamabad, a dit le premier ministre, cité dans un communiqué de son secrétariat.

La défense anti-aérienne de l'armée pakistanaise a été renforcée à la frontière afghane pour lui permettre d'abattre tout avion qui ferait une incursion au Pakistan, selon des responsables militaires.

Le général Kayani a informé le premier ministre des mesures prises à la frontière occidentale, précise le communiqué.

«Le gouvernement et le peuple du Pakistan sont prêts à fournir aux forces armées tous les moyens nécessaires pour renforcer leur défense et leurs capacités professionnelles», a souligné M. Gilani, cité dans le texte.

Le bombardement de deux postes militaires pakistanais le 26 novembre par des hélicoptères et des jets de la force de l'OTAN en Afghanistan (ISAF) a encore refroidi des relations déjà houleuses entre Washington et Islamabad, pourtant son allié-clé dans sa «guerre contre le terrorisme» depuis fin 2001.

L'OTAN et Washington ont évoqué une «tragédie», mais ni l'un ni l'autre n'ont voulu présenter d'excuses tant qu'une enquête américaine en cours n'aura pas livré ses conclusions.

Islamabad maintient depuis l'interdiction du passage des convois de ravitaillement de l'OTAN sur son territoire, par lequel transite le plus gros de la logistique de la force internationale.