Douze soldats philippins ont été tués, 11 blessés et 10 portés disparus mardi dans le sud des Philippines lors d'un affrontement avec le principal groupe de la rébellion séparatiste musulmane, a annoncé l'armée.

Les échanges de coups de feu se sont produits à l'aube entre une unité des forces spéciales et des membres du Front moro islamique de libération (MILF), sur l'île de Basilan, a précisé le porte-parole de l'armée dans cette région, Randolph Cabangbang.

«Nous sommes intervenus suite à des informations de civils rapportant la présence d'hommes armés dans cette zone», a-t-il déclaré à la presse. «Nous avons subi des pertes et à l'heure actuelle, notre bilan des combats est de 12 tués, 11 blessés et 10 disparus».

Selon le porte-parole, les éléments du MILF pourraient avoir été commandés par Dan Laksaw Asnawi, un dirigeant des insurgés qui s'est évadé de la prison de Basilan en décembre 2009.

L'armée a pris contact avec des représentants du MILF pour tenter de récupérer les soldats portés disparus, si ceux-ci ont été faits prisonniers.

Von al-Haq, porte-parole du MILF, a confirmé que des membres du mouvement avaient participé à des échanges de coups de feu, qui se sont produits près de la ville de Al-Barka.

«Oui, ils (les militaires) ont attaqué nos troupes. Pour le moment, aucune victime de notre côté», a-t-il dit à l'AFP, qui n'a pu ensuite le joindre pour l'interroger sur le sort des soldats disparus.

Le MILF a déclaré un cessez-le-feu en raison de la tenue de négociations avec le gouvernement en vue d'un accord de paix. Von al-Haq a accusé l'armée d'avoir violé cet accord, ce que l'armée dément.

Al-Barka, une ville d'environ 25 000 habitants dans le sud-est de l'île de Basilan, est souvent le théâtre d'accrochages entre l'armée et le MILF.

Le MILF, qui compte quelque 12 000 combattants, réclame l'autonomie d'un État musulman dans le tiers sud des Philippines, pays majoritairement catholique.

Le gouvernement et les représentants du MILF ont repris des négociations de paix au printemps 2011, qui visent à mettre fin à l'une des rébellions les plus anciennes du pays. La guérilla a fait plus de 150 000 morts depuis 1978 et abouti au déplacement de centaines de milliers de personnes.