Au moins 26 chiites qui se rendaient en pèlerinage en Iran ont été alignés devant leur car et tués par balle par des hommes armés dans le sud-ouest du Pakistan, pays où les insurgés sunnites massacrent régulièrement des membres de cette minorité, selon les autorités.

L'attaque s'est produite dans le district de Mastung, dans la province du Baloutchistan, alors que les pèlerins se dirigeaient vers la frontière iranienne plus au sud.

«Des hommes armés ont fait stopper le car, ont forcé les passagers à sortir, les ont alignés et ont ouvert le feu sur eux», a déclaré par téléphone à l'AFP Saeed Imrani, le chef-adjoint du district de Mastung. Il avait auparavant indiqué que les assaillants avaient mitraillé le bus.

«Vingt-six personnes ont été tuées et au moins six blessées, dont quatre dans un état critique. Tous étaient des pèlerins chiites qui se rendaient en Iran», a-t-il ajouté.

Les circonstances de l'attaque et le bilan ont été confirmés par Shah Nawaz, un responsable du gouvernement du Baloutchistan, en direct sur la chaîne de télévision privée Geo TV.

Les fidèles de la branche chiite de l'islam représentent environ 20% de la population de la République Islamique du Pakistan et sont fréquemment les cibles d'attentats et d'attaques perpétrés essentiellement par des groupes d'insurgés extrémistes de la majorité sunnite (près de 80% des Pakistanais).

Ces mêmes groupes, au premier rangs desquels les talibans alliés à Al-Qaïda, mènent depuis 2007 une campagne extrêmement meurtrière d'attentats -suicide pour la plupart- qui ont fait plus de 4700 morts dans tout le pays ces quatre dernières années. Ils ont longtemps visé principalement les bâtiments officiels et les forces de sécurité, mais de plus en plus souvent ces derniers mois, leurs cibles sont des civils.

À l'unisson d'Oussama ben Laden en personne, les talibans pakistanais, qui ont fait allégeance à Al-Qaïda, ont décrété à l'été 2007 le djihad à Islamabad et son armée pour leur soutien à la «guerre contre le terrorisme» des États-Unis depuis fin 2001.

Leurs bastions sont situés dans les zones tribales du nord-ouest, frontalières avec l'Afghanistan et devenues depuis fin 2001 le principal sanctuaire dans le monde d'Al-Qaïda. Mais ils sont aussi actifs dans certaines zones au Baloutchistan frontalières avec l'Afghanistan.