Les secours commençaient mercredi à évacuer les blessés et à tenter d'aider les villageois coupés du monde depuis le puissant séisme survenu dimanche à la frontière entre l'Inde et le Népal qui a fait plus de 100 morts, selon un nouveau bilan provisoire.

Le séisme de magnitude 6,9, qui a frappé l'État indien du Sikkim (nord-est), le Népal et le sud du Tibet, a détruit ou gravement endommagé localités et villages de cette région himalayenne très difficile d'accès.

Des hélicoptères civils et militaires décollaient dans un ballet incessant depuis un héliport de Mangan, dans le nord du Sikkim, avec à leur bord des vivres et du matériel médical pour les habitants bloqués dans des villages reculés.

Ils rapatriaient aussi les blessés et des touristes, dont des étrangers.

Au moins 68 personnes ont été tuées au Sikkim, région montagneuse prisée des «trekkeurs», a déclaré le chef du gouvernement local, Pawan Chamling, précisant que le contact n'avait pas encore été établi avec plusieurs villages dans la zone de l'épicentre, située à environ 70 km de la capitale Gangtok.

Sonam Lepcha, une responsable au sein du gouvernement local à Gangtok, a déclaré craindre «davantage de pertes humaines».

Le travail des secouristes n'a pu vraiment débuter que mercredi matin, après deux jours de voyage chaotique depuis l'aéroport le plus proche de la zone sinistrée, Badgogra: des éboulements et des glissements de terrain avaient coupé des portions de l'unique et périlleuse route de montagne.

À grand renfort d'explosifs, plus de 5000 membres de l'armée ont dégagé mardi la route menant à Mangan, une ville proche de la zone la plus touchée.

S.K. Pradhan, l'administrateur en chef du district de Chungtang, proche de l'épicentre, a rapporté avoir vu des villages sévèrement touchés en survolant mercredi la zone.

Avec 500 000 habitants, le Sikkim est l'État indien le moins peuplé du pays.

«On pouvait voir des corps gisant sous des débris, mais pour l'heure notre priorité est d'évacuer les blessés. Ensuite nous ferons le point sur les morts», a-t-il déclaré.

Selon les médecins travaillant à l'hôpital du district de Mangan, la plupart des blessés graves ont eu leurs membres ou leur corps écrasés par des éboulements ou des effondrements de bâtiments.

Une entreprise construisant une centrale hydroélectrique à Chungtang a indiqué que 18 de ses employés avaient été tués dans le séisme.

Un seul d'entre eux, un ingénieur, a péri sur le site tandis que quatre employés ont été tués dans l'effondrement de leurs maisons et 13 autres dans des glissements de terrain, a précisé S. Krishnamurthy, le directeur du projet.

À Mangan, des proches d'habitants vivant près de l'épicentre se sont rassemblés en petits groupes pour recouper des informations glanées au compte-gouttes et tenter de savoir ce que sont devenus les membres de leur famille depuis dimanche soir.

Selon Sanjay Vadhera, plus de 40 touristes, dont des étrangers à la nationalité non précisée, ont été rapatriés et sont sains et saufs.

Dix-huit autres personnes ont été tuées ailleurs en Inde, selon la police.

Huit personnes sont mortes au Népal tandis que dans le sud du Tibet, le séisme a fait sept victimes, selon l'agence Chine Nouvelle. Le Bhoutan déplorait un mort et des dégâts sur quelque 4000 bâtiments.

Les secousses ont été ressenties à une distance de plus de 1000 km à l'ouest, jusque dans la capitale indienne New Delhi, et à l'est, au Bangladesh.