Le ministre indien de l'Intérieur a pour la première fois suggéré qu'un lien pouvait être établi entre le triple attentat de Bombay qui a fait 26 morts le 13 juillet dernier et un groupe islamiste local.

P. Chidambaram a déclaré jeudi soir devant le parlement que même si une enquête de police était toujours en cours, «toutes les indications vont dans le sens d'un module indien».

«On ne peut pas vivre dans le déni. On ne peut pas fermer les yeux sur des faits. Il y a des modules indiens», a-t-il déclaré devant la Rajya Sabha, la chambre haute du parlement.

Aucun groupe n'a revendiqué les trois explosions qui se sont produites à une heure d'affluence dans le quartier de diamantaires d'Opera House, le Zaveri Bazaar abritant un marché de l'or et des joailliers, ainsi que le quartier résidentiel et commerçant de Dadar.

Mais les enquêteurs soupçonnent une organisation locale assez floue, les «Moudjahidine indiens», qui avait revendiqué une série d'attentats meurtriers en 2008, à New Delhi et Ahmedabad (ouest).

Ils furent aussi montrés du doigt après l'explosion d'une bombe en février 2010 dans un café-restaurant populaire à Pune (ouest), qui avait fait 16 morts.

Après la série d'attentats commis en 2008 en Inde, des responsables des services de renseignement indiens avaient estimé que les «Moudjahidine indiens» pourraient être en fait issus du Mouvement islamique des étudiants d'Inde (SIMI), interdit en 2001 par le gouvernement.

Selon des experts, ce groupe qui se proclame «en guerre ouverte contre l'Inde», n'agirait pas seul et aurait des liens avec l'organisation islamiste basée au Pakistan, le Lashkar-e-Taiba (LeT), accusée d'être derrière les attentats de Bombay en novembre 2008 qui avaient fait 166 morts.

Après ce carnage, l'Inde avait gelé son processus de paix amorcé avec le Pakistan en 2004. Leur dialogue bilatéral a officiellement repris cette année.

P. Chidambaram a reconnu que l'Inde n'était pas exempte de la hausse du nombre de groupes terroristes dans le monde et il a admis que le terrorisme national menaçait l'unité du pays. Les derniers attentats de Pune et Bombay sont «deux ombres majeures» dans la lutte contre le terrorisme, a-t-il dit.