Le Sri Lanka a pour la première fois reconnu lundi la mort de civils lors de l'offensive militaire contre la guérilla séparatiste tamoule en 2009, qui est entachée depuis la fin du conflit du soupçon de crimes de guerre.

Dans un rapport de 161 pages intitulé «Opération humanitaire, analyse factuelle», le ministère de la Défense indiqué avoir suivi «une politique de zéro victime civile» mais que face à la dangerosité de l'ennemi, il fut impossible de la mettre en oeuvre.

«En dépit de la claire volonté du gouvernement et des nombreuses précautions prises, il a été impossible d'éviter des victimes civiles dans une bataille de cette ampleur contre un opposant impitoyable mettant activement en danger des civils», indique le rapport.

Le chef de l'État, Mahinda Rajapakse, qui est aussi commandant en chef des armées, avait jusqu'à présent affirmé qu'aucune victime civile n'était à déplorer au cours des derniers mois de l'offensive militaire contre les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), vaincus en mai 2009.

Le Sri Lanka a aussi refusé toute ouverture d'enquête internationale sur des accusations de crimes de guerre commises par ses troupes.

Le rapport ne donne aucune indication sur le nombre de victimes civiles.

Mais les Nations unies et des associations de défense des droits de l'Homme estiment que le bilan pourrait aller jusqu'à 40 000 morts.