Quatre rebelles présumés ont été tués lundi par un bombardement de drone américain dans une des zones tribales du nord-ouest du Pakistan, bastions des rebelles talibans alliés à Al Qaïda, ont annoncé des responsables locaux.

Deux missiles tirés par un drone ont frappé un véhicule à Azam Warsak, à quelque 15 km à l'ouest de Wana, principale ville du Waziristan du sud, un district frontalier de l'Afghanistan où l'armée avait lancé une offensive contre les rebelles islamistes il y a deux ans et y maintient des troupes.

Il s'agit de la première attaque de drone depuis le 12 juillet, lorsque les avions sans pilotes américains avaient frappé un véhicule et une maison, tuant au moins six rebelles présumés dans le district voisin du Waziristan du nord.

«Au moins quatre rebelles ont été tués dans le bombardement», a indiqué à l'AFP un responsable local des services de sécurité, un bilan confirmé également sous le couvert de l'anonymat par une autre source sécuritaire locale, qui n'était elle pas en mesure de confirmer l'identité des victimes.

Les bilans des combats ou des attaques de drones livrés par les responsables pakistanais de la sécurité sont impossibles à vérifier, ces zones étant interdites d'accès et aux mains des rebelles islamistes.

Ce bombardement intervient en période de tensions entre le Pakistan et les États-Unis, qui ont annoncé en juillet la suspension d'une partie de leur aide militaire à Islamabad en représailles de récentes mesures pakistanaises limitant l'activité militaire américaine dans le pays.

Les relations entre les deux pays, alliés depuis que le Pakistan s'est rallié fin 2001 à la «guerre contre le terrorisme» américaine dans la région, sont au plus bas depuis le raid unilatéral américain qui a tué Oussama Ben Laden le 2 mai dernier à Abbottabad.

Nouveau signe de détérioration de ces liens, le Pakistan a imposé de nouvelles restrictions de déplacements aux diplomates américains en poste dans le pays, a indiqué dimanche à l'AFP une source diplomatique.

Lancée en 2004, la campagne de tirs de drones s'était accélérée dans les semaines qui ont suivi le raid d'Abbottabad, avant de ralentir en juillet.

Symboles de la relation ambiguë qui lie le Pakistan et les États-Unis depuis la fin 2001, ces frappes non confirmées par Washington (mais seule la CIA possède de tels appareils dans la région) sont officiellement dénoncées par Islamabad.

Mais la plupart des observateurs estiment que cela fait le fruit d'un accord tacite entre Islamabad et les États-Unis, qui versent chaque année au Pakistan, en déficit chronique, plus de 2 milliards de dollars d'aide.