Trois bombes ont explosé vendredi en Birmanie, dans la capitale Naypyidaw et deux autres localités du centre du pays, selon un responsable birman, suscitant des questions sur la sécurité d'une tournée en province que prévoit d'ici peu l'opposante Aung San Suu Kyi.

La première explosion a détruit une voiture près du marché principal de la ville commerçante de Mandalay un peu avant midi, selon un responsable gouvernemental. Des habitants ont évoqué deux blessés.

Peu de temps après, une autre explosion est intervenue dans une maison inhabitée de la capitale, sans faire de victime, avant une troisième dans la ville de Pyin Oo Lwin, qui abrite une académie militaire.

Ces attentats interviennent alors que la lauréate du prix Nobel de la paix prépare sa première tournée dans le pays depuis sa libération de résidence surveillée il y a six mois.

Un porte-parole de Mme Suu Kyi a reconnu que ces explosions pourraient peser sur ses projets. «Nous devrons prendre en compte ces récentes explosions pour la sécurité du voyage», a déclaré Nyan Win, en précisant que son programme précis n'avait pas encore été arrêté.

L'opposante a connu par le passé des tournées particulièrement difficiles.

En 2003, son équipe avait été agressée dans une embuscade semble-t-il orchestrée par la junte, alors effrayée par l'immense popularité de celle qui avait remporté haut la main les élections de 1990 sans jamais être autorisée à exercer le pouvoir.

À l'issue de l'incident, Suu Kyi avait été arrêtée avec plusieurs membres de son parti. Elle avait été placée peu après en résidence surveillée, jusqu'à sa libération en novembre dernier.

Les types d'explosifs utilisés vendredi n'étaient pas connus, mais les autorités ont, comme d'habitude, vite évoqué des groupes ethniques rebelles.

«Je crois que les insurgés veulent montrer leurs mécontentements face au gouvernement en installant ces bombes», a déclaré un autre responsable birman, rappelant que des combats avaient actuellement lieu dans certaines parties du pays entre des rebelles et l'armée.

Le mois dernier, deux personnes avaient été tuées et neuf blessées lors de l'explosion d'une bombe dans un train près de la capitale, selon les autorités qui ont accusé les rebelles karens.

Il s'agissait du premier attentat depuis la dissolution de la junte et l'avènement fin mars d'un régime dit «civil», quoiqu'entièrement aux mains des militaires.

Une autre bombe avait explosé sur un marché de Naypyidaw le 10 juin, blessant légèrement deux personnes. Des attentats à la grenade pendant la fête de l'eau à Rangoun avaient par ailleurs fait 10 morts et plus de 170 blessés. Les autorités les avaient attribués cette fois à un groupe d'opposants en exil.