L'épouse du dissident chinois emprisonné Hu Jia, censé être libéré à la fin de la semaine, a disparu et a probablement été placée sous surveillance, a annoncé un journal lundi.

Zeng Jinyan est montée dimanche à bord d'un avion dans la métropole méridionale de Shenzhen mais n'est pas sortie avec les autres passagers après l'arrivée du vol à Pékin, a annoncé l'Oriental Daily, de Hong Kong.

«Elle a probablement été emmenée par les autorités chinoises», a avancé le quotidien, citant des sources non identifiées.

Son époux Hu Jia doit théoriquement être libéré dimanche, au terme d'une peine de trois ans et demi de prison pour «subversion».

Souvent cité pour le prix Nobel de la paix depuis sa condamnation, cet homme de 37 ans est l'un des dissidents chinois les plus connus et s'est heurté au pouvoir communiste pour avoir défendu les malades du sida et des causes environnementales.

Plusieurs opposants et militants des droits de l'homme récemment libérés en Chine ont immédiatement été assignés à résidence, parfois avec leur famille, la police chinoise prolongeant ainsi leur peine de réclusion sans aucun cadre légal, à un moment où la répression contre les opposants s'est durcie.

C'est pour éviter un tel sort que Zeng Jinyan avait quitté Pékin avec la petite fille de couple pour s'installer en avril à Shenzhen, grande ville méridionale située en face de Hong Kong, avait-elle récemment expliqué à l'AFP.

Mais lundi Zeng, contactée par l'AFP de nouveau, ne répondait plus au téléphone.

La police l'avait avertie qu'il était peu probable que Hu Jia jouisse d'une «vie normale» après sa libération, laissant entendre qu'il verrait sa liberté restreinte.

Zeng avait aussi annoncé à l'AFP que les autorités tentaient de l'expulser, ainsi que sa petite fille, de leur logement du sud de la Chine.

«Je crois que rien de bon ne va se produire (après la libération de Hu Jia)», avait confié Zeng Jinyan.

«Je peux seulement faire tout mon possible pour tenter d'éviter l'arrestation ou la détention», avait-elle ajouté, expliquant vouloir retourner à Pékin «pour accueillir Hu Jia».