Le président français Nicolas Sarkozy a indiqué jeudi qu'il était prêt à se rendre à la fin du mois au Japon, confronté à un accident nucléaire majeur, si Tokyo en est d'accord, pour «manifester la solidarité» de la France et des autres pays des G8 et G20.

«Il n'est pas question de déranger les autorités japonaises qui doivent se consacrer de façon totale à la gestion de la crise mais, bien évidemment, si l'opportunité se présentait et si les autorités japonaises le souhaitaient, il va de soi qu'au moment de mon déplacement en Asie, je me rendrais là-bas pour manifester notre solidarité», a déclaré M. Sarkozy à Aix-en-Provence.

«Mais la priorité, ce sont les victimes, c'est la crise, c'est de refroidir ces centrales, c'est de trouver de l'eau pour remplir ces piscines qui n'en ont pas assez, c'est ça la priorité absolue», a ajouté M. Sarkozy.

Le président français doit participer le 31 mars à Nankin en Chine à un séminaire sur la réforme du système monétaire international, une des priorités de sa présidence des G8 et G20.

«En tant que président du G20, la France a manifesté aux autorités japonaises sa disponibilité, non seulement pour aider le peuple japonais (...), mais aussi pour mobiliser l'ensemble des nations du G20 au service des populations japonaises», a-t-il poursuivi. «J'aurai l'occasion, dès que ce sera possible, de me rendre au Japon pour manifester concrètement ce soutien», a-t-il dit.

Depuis le séisme suivi d'un tsunami vendredi dernier, les autorités japonaises sont confrontées à une série noire d'accidents à la centrale nucléaire de Fukushima (nord-est), dont plusieurs réacteurs risquent d'entrer en fusion, ce qui pourrait provoquer un nuage radioactif.

Nicolas Sarkozy a répété que la situation était «très grave» mais s'est refusé à toute «déclaration définitive».

«Nous sommes à un point crucial de la crise et il faut souhaiter que nos amis japonais arrivent à contrôler les processus en cours en ce moment-même», a-t-il indiqué, mais «il faut se garder d'avoir des déclarations définitives alors même que ni vous ni nous n'avons d'informations stabilisées et certifiées».

«Ce qu'on sait, c'est que c'est grave (...), mais je ne voudrais pas dire des choses qui pourraient être contredites par des faits», a poursuivi M. Sarkozy.

Ces déclarations prudentes interviennent après les propos plus alarmistes de la ministre de l'Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet, qui avait estimé mardi que le «scénario du pire (était) possible et même probable» au Japon.